Algérie

L’artiste peintre Benchaïb Malika à La voix de l’Oranie



«La femme souffre d’exclusion en tant que femme et encore plus en tant qu’artiste» C’est une artiste avec de l’aptitude et de la contenance. Vivant en périphérie de la ville d’Oran Benchaïb Malika a su donner un sens à sa vie et un souffle à ses tableaux d’où émane une beauté franche. Mélangeant les couleurs chaudes et vives c’est toute la nature qui s’exprime dans ses traits. De Brédéah où elle réside, elle tente de s’accrocher à des choses vraies pour assumer sa condition de femme. Autodidacte, elle touche à tout, le dessin sur verre et la sculpture. -La voix de l’Oranie: Comment êtes-vous venue à l’art plastique? -Malika Benchaïb: C’est une prédisposition qui s’est révélée en moi dés mon jeune âge. J’ai été élevée dans un milieu où la beauté des choses était présente dans la quotidienneté. Ma mère avait un vrai sens de l’organisation et de décoration, quoique issue d’un milieu modeste. Ajouté à cela ma naissance dans un milieu rural et où la nature est omniprésente. Ce qui a fait exploser en moi cette volonté de peindre et je débutai à l’âge de six ans. Je peignais déjà des visages de femmes belles, soigneusement maquillées, avec des détails précis. Cela fut alors mon premier contact avec les couleurs. -Vous êtes, à ce je sais, une autodidacte. Avez-vous essayé d’entrer à l’école des Beaux arts? -A vraie dire, je n’ai jamais tenté de franchir le pas pour suivre une formation scolastique. Je considère que je suis née artiste mais cela ne m’empêche pas de m’informer sur l’art sous toutes ses formes. Le don à lui seul ne suffit pas. Mais j’ai tissé de bons contacts avec d’autres artistes peintres lors des expositions organisées au niveau de la DJS où je travaille. Et comme j’anime un club d’art plastique, j’accumule une bonne expérience. J’ai également eu la chance d’exposer dans diverses circonstances. -Que peint Malika Benchaïb dans ses tableaux? -La nature qui est toujours présente dans mes œuvres. Je fais aussi des portraits. Mais je suis versée vers tout ce qui symbolise la beauté, le ciel, la mer, les arbres… -En qualité d’artiste plasticienne, à quel courant artistique pensez-vous appartenir? -Je ne me considère pas appartenant à un courant artistique bien défini. Dans mes tableaux se mélange l’impressionnisme à l’abstrait et tout mon travail repose sur les couleurs et ce qu’elles dégagent. Dans mes peintures, il y a aussi un peu de «moi». -Quels sont les artistes algériens qui nous ont marqués et qui vous ont inspirée? -La défunte artiste Baya à qui je voue une admiration incontestée; Mohamed Rassim en plus d’artistes européens tels que Jean Van Eyck, Dogat, Fragonard. -En plus de l’art plastique, pratiquez-vous d’autres activités artistiques? Parlez nous de cela. -La poterie où j’utilise le plâtre que j’orne de couleurs vives, de traits tirés de notre tradition. Je fais de la peinture sur le verre quoique méconnue dans notre pays. J’utilise également la céramique pour laisser parler mes sens. -Avez-vous exposé vos œuvres? -Hormis les expositions au sein de la «DJS», je n’ai pas les moyens matériels pour exposer individuellement dans une galerie. De plus, je réside dans une petite localité où les chances d’évoluer sont restreintes. -Comment voyez-vous la femme artiste en Algérie, et quel jugement portez-vous sur elle? -La femme souffre d’exclusion en tant que femme et encore plus en tant qu’artiste. Ce qui fait de son exclusion un double préjudice à son égard. L’art plastique a toujours été présent dans notre pays mais les artistes, eux, vivent des situations difficiles. Ils ne sont ni soutenus, ni orientés par les dites institutions culturelles existantes. En ce qui me concerne, je ne suis qu’au début d’une carrière qui sera longue sans doute. Mais qui apportera son fruit grâce à ma persévérance. Car je compte donner à mon art une empreinte propre à moi. -Votre entourage joue-t-il un rôle dans vos penchants artistiques? -Oui, mes parents m’ont toujours poussée à aller de l’avant et ont toujours été présents pour me soutenir. Je leur dois beaucoup. -Pourquoi ne vous joignez-vous pas à une association d’arts plastiques? -J’envisage de faire le pas prochainement pour en apprendre davantage.Je remercie La voix de l’Oranie qui est un vrai quotidien de proximité et qui m’a ouvert ses pages afin de m’exprimer. Je lance un appel aussi aux responsables de la Culture afin qu’ils apportent leur aide et leur soutien aux jeunes artistes qui ne demandent qu’à être dirigés pour continuer à donner à la Culture et à l’Algérie tout entière. Ils en sont capables et ne demandent qu’une chance, c’est tout! Boukhellat Nadia


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