L'art dans l'âme

Elle a réservé une partie de sa maison à l'ouverture d'un atelier d'apprentissage de tissage et de couture pour les jeunes filles de la région. Native d'El Ménéa, dynamique, instruite, courageuse et engagée dans son travail et ses multiples passions, Fatima Rouighi ne ménage aucun effort pour préserver et surtout apporter une note de modernité aux objets traditionnels de la région. « J'ai monté cet atelier en 2008 avec l'aide de l'Union européenne. Il fait partie des 200 meilleurs ateliers de tissage. Nous avons formé 80 femmes dans la couture, la broderie, à travers la reproduction d'objets traditionnels sur tissu et de tapisserie. C'est une formation de six mois visant à perfectionner l'apprentissage théorique assuré dans les centres de formation », explique-t-elle. Son atelier ne se désemplit presque jamais. Les stagiaires apprennent comment fabriquer un tapis, les articles du trousseau de la mariée, les burnous, les robes traditionnelles. « Je leur apprends comment introduire de nouveaux motifs à côté des représentations traditionnelles et comment marier les anciennes couleurs avec de nouvelles », précise-t-elle. Légers et raffinés, les tapis fabriqués en laine de mouton lui ont permis de participer à des expositions en Algérie et à l'étranger. Après l'enseignement, la coiffure et l'esthétique, Fatima est plongée dans le monde du tissage et se plaint, à l'instar de tous les artistes, de la rareté de la matière première et des espaces de vente de ses produits du terroir.