La terre d'un
blanc immaculé attend l'éclosion des semis de la paix pour surprendre des
hommes que la lassitude a rendus incrédules. Aïcha HADDAD a côtoyé tant de
souffrances qu'elle en a retiré une sereine sagesse.
Elle évite les
éclats puérils pour ne pas mimer l'insouciance qu'elle dénonce et concentre son
regard sur le salut de la terre, parfois jusqu'à l'obsession. Elle veut
partager, sans réserve, des émotions fortes et irréductibles qui donnent son
véritable sens à la vie. Mais sa quête du beau demeure permanente dans ce que le
monde a de plus ordinaire, parce qu'elle est convaincue que l'ordinaire est
voisin de la vérité. Fine et délicate, elle s'adonne avec affection à une Å“uvre
laborieuse et obstinée pour réveiller chez des êtres accablés les derniers
ressorts de leur humanité. Elle veut couvrir de livres et de poèmes tous les
maux de la terre. La rime embaume le vers et soulage la douleur des âmes dans
un monde menacé par la houle d'une marée marchande et usurière.
Le désert menace les sols et les cÅ“urs, il
prend des masques pour tromper le temps et le ravir aux moissons. L'onde bleue
dans laquelle se mirent les âmes et voguent les appétits s'est égarée, les
robinets qui hérissent le globe ne peuvent plus retenir sa retraite déçue. Sa
douceur a étanché la soif des vivants et sa fougue les a éclairés, mais ils ont
trahi sa confiance. Sa profusion a été perçue comme une ignorante faiblesse.
Sur ses courbes fougueuses nagent encore les
couleurs éclatantes de leurs plaisances mais la lame vengeresse ne dort que
d'un Å“il. L'horloge s'assombrit et laisse ruisseler le temps entre ses
engrenages, qui ne doivent leur salut qu'à la force de l'inertie.
Mais Aïcha HADDAD ne désespère pas de
réveiller chez les hommes l'énergie du miracle et leur offre une clé
amoureusement ciselée dans son écrin d'espoir.
(-1J Aïcha HADDAD
scrute amoureusement une nature avec laquelle elle n'hésite pourtant pas à
rivaliser pour nous offrir une légitime émotion. L'émotion d'une enfance
qu'elle n'a jamais quittée. Et, quand les traits, sous sa main, se cabrent dans
une fière indignation, ce n'est guère pour soulager sa conscience mais pour
bousculer son impuissance face aux souffrances de l'innocence. Ses toiles ne se
contentent pas d'exalter ce que couve la nature de beau, elles livrent à qui
peut encore voir un concentré de sentiments.
Les postures qu'elle saisit, pétrifient les
pulsions pour les restituer intactes au regard avisé. Elle étreint la toile
comme si elle craignait une brusque rupture avec l'inspiration. Aïcha HADDAD a
toujours su que la vie est un miracle renouvelé ; et chacune de ses Å“uvres
n'est qu'une nouvelle strophe à l'hymne qu'elle lui dédie.
Au-delà de l'éclat, elle nous apprend, qu'à
tout moment, l'Å“il peut aussi jauger de la saveur de la vie. Elle nous
accompagne vers la félicité comme un maître prodigue sans compter tout ce qu'il
sait à celui qu'il mène vers le succès.
Elle convoque une avalanche de sons et de
mélodies pour nourrir ses couleurs et doper ses traits dans son immense désir
d'imposer le sublime même à ceux qui regardent leur «Eden» les yeux fermés.
Sa peinture a réussi à être le médium de la
bonne nouvelle et son voluptueux écho.
Aïcha HADDAD nous a légué, sans prétention,
les outils de sa candeur pour décrypter les messages du bonheur.
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Posté Le : 25/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohammed ABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com