La 3G annoncée
pour le premier trimestre 2012 sera une aubaine pour les clients potentiels
dans les zones non couvertes par le téléphone
fixe et bien entendu
pour les usagers des mobiles.
Une migration des
abonnés ADSL vers la 3G est envisagée. Si la concurrence entre les opérateurs
joue, comme cela s'est fait au Maroc, les prix pourraient aller à la baisse.
Une sortie de biais du monopole de fait exercé par
Algérie Télécom sur l'accès Internet à domicile depuis la cessation de
l'activité de la comète Eepad en septembre 2009.
La téléphonie 3e
génération (3G) est annoncée pour le premier trimestre 2012. Il a fallu au
moins trois ans à l'Algérie pour trancher entre la 3G et la 4G, décider de
lancer un appel d'offres et fixer une échéance pour la mise en Å“uvre
commerciale. Comme pour la téléphonie mobile et à un degré moindre pour l'Adsl, l'Algérie est en retard par rapport aux voisins
(Maroc, Tunisie, Libye et Egypte) pour le haut débit mobile. La Tunisie est le dernier en
date à avoir introduit la 3G, l'offre Internet mobile y est disponible depuis
2009. Arrivé à saturation en matière d'offres de service (texte et voix), le
secteur de la téléphonie mobile en Algérie va devoir doubler d'ingéniosité pour
amener les consommateurs vers l'offre data, et plus précisément au high speed data (Internet, multimédia, téléchargements…).
La 3G va "amener des investissements" en Algérie et permettre de
"créer des emplois" et attirer "beaucoup de petites compagnies
spécialisées dans la création de contenu" nous avait déclaré Joseph Ged en août dernier.
Smartphones et pub sur le Net
Outre le
développement du contenu destiné à l'abonné Internet mobile en Algérie, le
déploiement de la 3G devrait permettre une hausse des ventes des smartphones (iPhone, BlackBerry et autres Android) et,
même, celui des tablettes (iPad…), conçus
spécialement pour des connexions mobiles à haut débit et disposant
d'applications dédiées à l'Internet. En attendant la mise en place de services e-Banking et e-Commerce, qui relèvent de la compétence des
pouvoirs publics, le marché des applications mobiles devrait se diriger vers
celui des Webradio, de la presse online,
la visioconférence, le streaming et autres
téléchargements. Autant d'applications qui permettront de tirer vers le haut la
publicité sur les sites Internet algériens qui offrent des contenus élaborés
(texte, audio, vidéo, téléchargements) aux internautes.
Par ailleurs, le
retard pris par l'Algérie dans le lancement de la 3G pourrait être converti en
avantages techniques. Les équipements à déployer seront bien plus récents que
ceux des opérateurs de la région qui se sont placés sur ce segment depuis
plusieurs années déjà. Tunisie Telecom qui propose la
technologie de 3e génération que depuis le début du 2e trimestre 2011, s'est
placée d'emblée sur la norme 3G++ du très haut débit mobile (THDM) pouvant
atteindre un débit (théorique) de 42 Mbps.
L'Adsl en danger ?
Depuis son
lancement en 2006 et jusqu'à à septembre 2009, le nombre d'abonnés à la 3G au
Maroc a dépassé les 560.000 abonnés, contre 480.000 pour l'Adsl.
L'intérêt grandissant pour l'Internet mobile au Maroc est expliqué par le
faible taux de pénétration du téléphone fixe (4% de la population). En Algérie,
ce taux est quatre fois plus important, mais le déploiement lent de l'Adsl et des tarifs encore élevés par rapport aux débits
offerts, pourraient être incitatifs pour une bonne
partie des utilisateurs.
De manière
générale, la 3G a des chances de bousculer l'Adsl, en
particulier pour les utilisateurs mobiles, mais également dans les zones non
couvertes par le téléphone fixe. Bon nombre de clients Adsl
d'Algérie Télécom, qui détient le monopole sur le téléphone fixe, pourraient
migrer vers la 3G. Surtout si les conditions de qualité de service (débit et
couverture) et de prix le favorisent. La question des tarifs sera tout aussi
déterminante que celle de la qualité de service. Si l'abonnement à la 3G suit
celui en vigueur pour la 2G (en moyenne 2.500 DA/mois les 256 Kbps, soit trois
fois plus cher que l'Adsl), et si la concurrence est
absente sur ce segment de la téléphonie mobile, l'évolution du parc d'abonnés
au haut débit mobile risque d'être lente. Au Maroc, la bataille commerciale
entre les trois opérateurs fournissant des services 3G a permis une baisse de
40% des tarifs par rapport à ceux du lancement. Outre la question des tarifs,
la qualité de la connexion va également jouer en faveur ou contre l'opérateur
qui se lancera vers le plein d'abonnement avant de dimensionner convenablement
ses réseaux 3G.
Pour quelle mise à
prix ?
Tous ces
paramètres dépendront de la mise à prix de la licence 3G. Selon les
déclarations du ministre des PTIC, Moussa Benhamadi,
les pouvoirs publics opteraient pour un partage des revenus avec les opérateurs
contre une licence à bas prix. En matière de coûts, les expériences voisines
sont diverses. En Tunisie la licence 3G a été attribuée à l'opérateur
historique Tunisie Telecom pour un montant de 80
millions de dollars, pour un marché d'environ 11,5 millions d'abonnés aux
mobiles en 2010. Ce qui correspond à un coup de licence par abonné
de l'ordre de 14,2 dollars. En Egypte, le coût de la licence 3G avait été fixé
en 2006 à 578 millions de dollars pour Mobinil et Vodafone Egypt, soit en moyenne
73 dollars par abonné. Toujours en 2006, la licence 3G a coûté 40 millions de
dollars à chacun des trois opérateurs marocains : Maroc Telecom,
Meditel et Wana. Avec un
nombre total d'abonnés de la téléphonie mobile de 16 millions à cette époque,
le coût d'acquisition de la licence 3G était de 7,5 dollars par abonné. En
Algérie, le nombre d'abonnés des trois opérateurs mobiles était de 30 millions
à fin 2009.
Posté Le : 27/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Zahar
Source : www.lequotidien-oran.com