Algérie

L'armée veut prolonger le délai de transition



Prolonger la durée de transition au Mali signifie, pour les parties engagées dans le processus de sortie de crise, un prolongement de l'instabilité que vit ce pays du Sahel et qui déteint sur ses voisins de la région.Les militaires au pouvoir cherchent à prolonger la durée de transition, qui doit se terminer en février, jusqu'à cinq ans, allant à contresens de leurs engagements initiaux et des exigences de la communauté internationale, alors que la fracture est déjà consommée avec les groupes signataires de l'Accord d'Alger.
Ces derniers ont refusé de participer aux Assises nationales de refondation du Mali, que les militaires putschistes ont organisé, avec comme arrière-pensée de prolonger cette transition en s'abritant derrière une présumée volonté des partis et des organisations de la société civile malienne, en partie absente de ces rencontres.
Ainsi, ceux ayant participé à ces assises ne pouvaient qu'aller dans le sens de la démarche d'Assimi Goîta, le chef de la junte et président du pouvoir de transition à Bamako. "Les participants se sont prononcés pour la prorogation de la transition afin de pouvoir réaliser les réformes institutionnelles structurantes et permettre des élections crédibles, équitables et transparentes.
Les délais avancés varient de six mois à cinq ans", indique un document lu à l'issue des Assises, en présence du colonel Goïta. Les participants aux Assises ont également recommandé de "développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires" et de "dissoudre toutes les milices et les intégrer dans l'armée malienne", indique le rapport final.
Réagissant aux résultats de ces assises, le Cadre stratégique permanent (CSP) rassemblant les groupes signataires de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, ont réaffirmé leur rejet de tout ce qui en découlera.
"Le CSP, nullement engagé par les différentes recommandations, réaffirme sa disponibilité à ?uvrer pour une véritable refondation nationale prenant en compte toutes les dispositions de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger", lit-on dans le communiqué du CSP, qui affirme rester "convaincu que la refondation du Mali passe par des réformes profondes et courageuses aboutissant à des institutions étatiques plus inclusives et plus représentatives de l'ensemble du pays et de ses composantes".
À travers son communiqué, le CSP a lancé "un appel à la médiation internationale et particulièrement à la Cédéao, qu'autant un chronogramme électoral est urgent et important, autant la mise en ?uvre de réformes inscrites dans l'Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger, est un préalable à l'efficience de résultats probants et durables".
Si les militaires au pouvoir n'ont pas encore annoncé s'ils mettraient à exécution les résultats de ces Assises, notamment celles concernant la durée de transition, il n'en demeure pas moins que la pression internationale est loin d'être suffisante, alors que le Mali continue de vivre dans une insécurité quasi-permanente.

Lyes MENACER


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