L'armée US songerait-elle au retrait '

Rarement, la question d'un retrait anticipé des troupes américaines d'Afghanistan n'a été aussi évoquée comme ces derniers jours. Bien que le président Barack Obama insiste sur le respect du calendrier (fixant le retour de ses soldats à 2014), la présence des Marines, dans ce pays meurtri par dix ans de guerre, peut être remise en cause suite aux tensions anti-américaines qui ont suivi l'incinération des exemplaires du Coran dans une base militaire US. Les violences, revendiquées en grande partie par les talibans, ont jusqu'ici fait 30 morts et environ 200 blessés. Excluant toute idée de retrait, la secrétaire d'Etat, Hilary Clinton, a déclaré, dimanche, que les violences déclenchées dans cette affaire « doivent cesser ». « Nous regrettons profondément cet incident qui a conduit à ces protestations mais nous pensons également que la violence doit cesser et qu'il faut continuer le dur travail pour construire un Afghanistan plus en paix et en sécurité », a-t-elle lancé, balayant les appels au retour au bercail. L'ambassadeur des Etats-Unis à Kaboul Ryan Crocker a été plus en clair. Il estime que Washington devrait « redoubler » d'efforts. « La tension monte et je pense que nous devons la laisser retomber, pour revenir à une atmosphère plus normale et continuer », suggère le diplomate. Et d'insister : « Ce n'est pas le moment de décider que nous en avons fini avec l'Afghanistan. Nous devons redoubler nos efforts. Nous devons créer les conditions sur place pour qu'Al-Qaïda ne puisse plus revenir. » Sur le terrain, un attentat suicide à la voiture piégée à l'aéroport de Jalalabad a fait, hier, six morts et sept blessés. L'attaque a visé l?une des principales bases aériennes de l'Isaf, la force de l'Otan en Afghanistan, protégée pourtant par un impressionnant dispositif de sécurité. La veille, sept soldats américains des forces spéciales ont été blessés quand des hommes participant à une manifestation ont jeté une grenade sur un camp de l'Otan dans la province de Kunduz. Samedi encore, deux conseillers militaires américains de la force de l'Otan ont été tués dans une fusillade au ministère de l'Intérieur à Kaboul, amenant l'organisation à retirer son personnel travaillant dans les ministères afghans. La France et l'Allemagne ont annoncé également le retrait provisoire de leurs agents civils présents dans les institutions afghanes. Amine Goutali