L'armée russe retire ses troupes des frontières

Le projet de résolution présenté lundi au Conseil de sécurité de l'ONU par la Russie prévoyant notamment la création de « couloirs humanitaires » dans l'est de l'Ukraine s'est heurté aux critiques des Occidentaux qui prédisent un oubli rapide au texte. Le texte russe exige « l'arrêt immédiat des hostilités » dans l'Est séparatiste et exhorte les belligérants à « s'engager à respecter le cessez-le-feu ». Il prévoit également la mise en place de « couloirs humanitaires » pour permettre aux civils qui le souhaitent de quitter les zones de combat et à l'aide humanitaire d'être distribuée sans entraves. La réaction américaine a été la plus dure à l'égard du document russe. La porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a qualifié d'« hypocrite » le projet de résolution russe, Moscou ne faisant « rien » pour empêcher les séparatistes pro-russes de s'attaquer à de nouvelles cibles. Les Etats-Unis ont d'ailleurs affirmé détenir des « preuves » que Moscou continuait à laisser passer des « combattants » et des « armes » dans l'est de l'Ukraine. Des accusations rejetées par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui avait expliqué que le texte a été volontairement « dépolitisé » et qu'il était destiné à « prendre des mesures qui permettront immédiatement d'atténuer les souffrances d'une population pacifique ». L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a assuré que le projet de résolution bénéficiait « d'un certain soutien » contrairement à l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant qui a jugé faible le soutien au projet russe. Sur le terrain, dans un geste d'une volonté de déscalade, ou d'un choix tactique, la Russie a retiré la plupart des quelque 40.000 soldats qu'elle avait massés près de la frontière avec l'Ukraine, et ceux qui restent se préparent à partir selon un responsable de l'Otan en marge d'une réunion des ministres de la Défense des 28 pays de l'Alliance à Bruxelles. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a, auparavant, appelé Moscou à mener à bien le « retrait total » des troupes, qui serait « une première étape importante » dans la voie de la désescalade.