Algérie

L'armée retourne dans ses casernes en Tunisie



L'armée retourne dans ses casernes en Tunisie
Cette décision consacre, selon des experts, le retour de l'armée tunisienne à sa tâche fondamentale qui consiste à protéger les frontières et la reprise en main par l'institution sécuritaire de ses attributions auprès des établissements publics et des citoyens.Tunis De notre correspondantUne nette amélioration de la situation sécuritaire a été observée depuis l'installation du gouvernement Jomaa avec des réussites notables contre les groupuscules terroristes, ce qui a encouragé le président Marzouki à annoncer avant-hier la levée de l'état d'urgence, censé pourtant être en vigueur jusqu'à la fin juin 2014. Une décision synonyme d'un retour à la normale. Que s'est-il vraiment passé au sommet de l'Etat pour parvenir à une pareille sérénité 'De l'avis de la quasi-majorité des observateurs, locaux et étrangers, le départ des islamistes d'Ennahdha du pouvoir a libéré les mains des forces de l'ordre et de l'armée dans leur lutte contre le terrorisme. «Sous Hamadi Jebali et Ali Larayedh, les institutions militaire et sécuritaire ne disposaient pas de la libre initiative face au terrorisme que leur a accordée le gouvernement de Mehdi Jomaa, d'où ces réussites spectaculaires», pense le politologue Hamadi Redissi, qui souligne que «de tels exploits ont mis en confiance tout le monde et ont permis d'envisager la levée de l'état d'urgence».«La tension, extrême par moments, entre le gouvernement de la troïka et l'opposition n'a pas aidé à la stabilisation de la scène politique durant cette gouvernance, ce qui n'était pas le cas sous le gouvernement de Béji Caïd Essebsi et n'est pas actuellement observé avec le gouvernement de Mehdi Jomaa», indique par ailleurs Redissi, pour expliquer la rapidité de métamorphose du nouveau gouvernement de compétences indépendantes. «La quasi-unanimité autour de ce gouvernement a facilité le retour à la normale», conclut le politologue.L'avis des militairesDu côté des militaires et des experts sécuritaires, l'explication de cette décision est perçue sous un angle différend, quoique complémentaire à celui des politiques. Ainsi, le président de l'Association tunisienne des études stratégiques et des politiques de sécurité globale, Nasr Ben Soltana, affirme que «la levée de l'état d'urgence entre dans le cadre du renforcement du potentiel de l'institution militaire et de ses capacités à faire face à la situation tendue sur les frontières, notamment avec la Libye qui vit des rebondissements inquiétants». Cette décision consacre, selon l'expert, le retour de l'armée tunisienne à sa tâche fondamentale, qui consiste à protéger les frontières, et la reprise en main par l'institution sécuritaire de ses attributions auprès des établissements publics et des citoyens.Pour l'ex-porte-parole du ministère de la Défense, le colonel-major à la retraite, Mokhtar Ben Nasr, «cette décision survient suite à la stabilisation de la situation sécuritaire avec l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de compétences indépendantes». Les termes d'application de cet arrêté républicain précisent, selon le colonel-major, que les forces armées restent à la disposition en cas d'urgence.Par ailleurs, les instructions concernant les zones frontalières tampons et la zone militaire restent de rigueur. Mokhtar Ben Nasr trouve judicieuse cette décision qui «permet aux forces armées de retrouver leurs casernes afin de s'entraîner et se préparer à leurs prochaines tâches, notamment les échéances électorales».A rappeler qu'une concertation entre les institutions politique, militaire et sécuritaire a précédé la prise de la décision de lever le couvre-feu. Laquelle concertation a abouti à la recommandation au dernier Conseil supérieur de la sécurité nationale du 17 février 2014 de lever l'état d'urgence, ce qui a été annoncé avant-hier par le président Marzouki. La Tunisie est en train de vivre les bienfaits du consensus national.




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