Algérie

L'armée et les forces de sécurité algériennes face aux nouveaux bouleversements



L'armée et les forces de sécurité algériennes face aux nouveaux bouleversements
,Au moment où existe une polémique sur le rôle des forces de sécurité en Algérie préjudiciable au pays, la région euro-méditerranéenne et euro-africaine connaît des bouleversements géostratégiques avec des conflits aux portes de l'Algérie.A nouveau le 24 octobre 2013 nouvelle saisie d'armes près de la frontière libyenne.Où selon l'agence d'information Reuters, une vaste cache d'armes à Illizi, à environ 200 km du complexe gazier d'In Amenas comprenant notamment une centaine de missiles antiaériens, ainsi que plusieurs centaines de roquettes anti-hélicoptères, de mines terrestres et de grenades RPG. Ces achats illégaux sont réalisés souvent grâce au trafic de drogue. Selon un bilan fourni par la DGSN, près de 57 tonnes de résine de cannabis, 1 kg d'héroïne, 8 kg de cocaïne et 267.234 comprimés de psychotropes ont été saisis par les services de sécurité algériens au cours de l'année 2012, et durant les six premiers mois de 2013, 15 tonnes de résine de cannabis, rendant urgente une coopération internationale, l'Algérie ne pouvant pas supporter à elle seule l'ensemble de ces coûts au détriment de son développement. 4.-Qu'en est-il de la dépensemilitaire algérienne' L'accroissement de la dépensemilitaire algérienne est intimement lié aux tensions géopolitiques à ses frontières: la frontière Algérie/Mali est de 1 376 km, Algérie/Maroc de 1 559 kilomètres Algérie/Libye de 982 km, la frontièreAlgérie/Niger 956 km, entre l'Algérie et la Tunisie 965 km, soit au total 5 838 kmà surveiller. Environ 50 personnes par kmdonnerait près de 291 900 soldats ce qui est une impossibilité tant technique que financière. Des méthodes modernes doivent donc être mises en place. Selon le docteur SamPerlo-Freeman, responsable de projet au SIPRI depuis 2002, l'Algérie a augmenté ses dépensesmilitaires de 170%. Et dans une enquête parue à Jeune Afriqleue 18mars 2013, comparant leMaroc et l'Algérie en effectifs, l'armée algérienne compterait au total 317 000 hommes dont 187 000 forces paramilitaires, 175 000 armée de terre, 14 000 armée de l'air et 6 000 de la marine. Il ne faut pas oublier d'ajouter les données lors de la dernière rencontre d'Interpol à Oran en septembre 2013 où la Direction des ressources humaines (DRH) de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) gérerait actuellement un effectif global de plus de 188 865 fonctionnaires, dont 169 499 policiers parmi lesquels 10 310 femmes et 19 366 agents assimilés, nombre qui devrait dépasser les 200 000 à l'horizon l'an 2014. Ce budget est inscrit sur le compte du ministère de l'Intérieur avec un budget équipement, en plus du fonctionnement. Ainsi, du fait de ses importantes ressources financières, mais ne l'oublions jamais dues essentiellement aux hydrocarbures et non au travail, posant la problématique urgente d'une transition hors hydrocarbures pour parer au déclin du tissu productif, l'Algérie demeure l'un des marchés de défense les plus attractifs en Afrique. Entre 2006 et 2010, le taux de croissance des dépenses militaires a été de l'ordre de 21,4%, devant se stabiliser à 6,2% au cours de la période allant de 2013 à 2017. L'Institut international des études stratégiques, basé àWashington, a classé l'Algérie parmi les 10 pays aumonde qui dépensent le plus sur la Défense, et se place, ainsi, à la 8e place dans le classement, après l'Arabie saoudite, le Sultanat d'Oman, Israël, le Yémen, les Etats-Unis et la Jordanie. Selon un autre rapport de StrategicDefence Intelligence (SDI), une plateforme de renseignement et de veille consacrée à l'industrie de l'armement, l'Algérie est le 9ème importateur d'armes dans lemonde avec 46%du total des importations d'armes en Afrique, durant la période 2006-2010. Globalement, selon une étude rendue publique SIPRI (portal.sipri.org), les dépenses militaires ont évolué ainsi: 3 152millions de dollars en 2003-(3,3%du PIB) ? 5 712 en 2009 (3,8%du PIB) - 6 045 en 2010 (3,5% du PIB) -8 652 en 2011(4,4% du PIB) -9 104 en 2012 (4,5% du PIB) et l'Algérie avait prévu 10,3milliards de dollars US de dépenses militaires en 2013 dont les fournisseurs devraient être diversifiées, autres que son fournisseur traditionnel, la Russie, dont il convient de rappeler que par le passé une fraction de la dette extérieure algérienne détenue par ce pays a été reconvertie en achatsmilitaires. L'analyse comparative fait ressortir par rapport à la part allouée au budget global en 2010 avec 13,6%et 15,04%pour leministère de l'Intérieur, soit au total 28,10% contre 13,7%pour l'éducation et 6,80%pour leministère de l'Enseignement supérieur. Ce taux est de 15,69% en 2012 et 13,50% pour le ministère de l'Intérieur, au total -29,79% contre 11,81%pour l'Education, 8,71%pour l'Enseignement supérieur. Pour les prévisions, nous avons pour 2013 19,04% et 13,06% pour le ministère de l'Intérieur, au total 32,10% contre 13,06% pour l'éducation et 7,07% pour l'enseignement supérieur. 5.-Optimaliser la dépensemilitaire au sein d'une loi de programmation Comme il ressort des rapports tant américains qu'européens élaborés entre 2011/2013, l'Algérie est une puissancemilitaire régionale et un pays incontournable dans la problématique de la sécurité au niveau du Sahel et, d'une manière générale, un acteur important dans le contexte de la sécurité internationale en raison de son emplacement stratégique comme point de transit d'Afrique duNord vers l'Europe. Les principauxmoteurs de l'évolution dumarché algérien de l'armement de ces dernières années sont la lutte contre le terrorisme et de contre-insurrection et le besoin urgent de moderniser les équipements de défense, dont on ne doit pas oublier la récente attaque terroriste du complexe gazier d'In Amenas qui a contraint l'Etat algérien à des coûts additionnels enmatière de sécurité. Cet accroissement de la dépense répond également au souci de la professionnalisation autour des nouvelles technologies de ses effectifs en améliorant la formation selon les standards internationaux, la base étant la ressource humaine à l'instar de toute activité. Un exemple: outre l'Académie de Cherchell, l'Ecole militaire polytechnique (EMP) située dans la commune de Bordj El-Bahri, à une vingtaine de kilomètres à l'est d'Alger, est un pôle d'excellence en matière des quatre disciplines scientifiques qui y sont enseignées et dans lesquelles des élèves en post-graduation mènent des travaux de recherche à la pointe de la technologie. Il est entendu que rentre dans ces dépenses surtout le remplacement de la plupart dumatérielmilitaire obsolète pour l'acquisition de nouveaux équipements pour l' armée de terre,les forces navales et les forces aériennes. Sur le court terme, les tensions dans la région, notamment pour la protection de ses frontières, la situation en Libye, auMali et accessoirement les actions terroristes à sa frontière en Tunisie ont imposé à l'Algérie des dépenses supplémentaires. Cependant il faut aller impérativement vers uneminimisation des coûts. L'analyse par le professeur en stratégie à Harvard Michael Porter des «cinq forces» qui déterminent la structure concurrentielle d'une industrie de biens ou de services (le pouvoir de négociation des clients, le pouvoir de négociation des fournisseurs, la menace des produits ou services de substitution, lamenace d'entrants potentiels sur lemarché et l'intensité de la rivalité entre les concurrents) fait apparaître que souvent les différents acteurs algériens ont un faible pouvoir de négociation du fournisseur et un fort pouvoir de négociation du client, alors que les barrières d'entrées sur lemarché algérien tant des entreprises économiques que de l'armement sont élevées. Devant distinguer stratégie et tactique pour paraphraser le langage militaire, ces actions doivent donc s'inscrire dans le cadre d'une organisation institutionnelle future en réseaux pour plus d'efficience, permise grâce aux nouvelles technologies. Aussi, ces dépenses, même nécessaires, doivent être ciblées, devant distinguer le court et le moyen terme, optimalisées en termes d'efficience s'insérant dans le cadre d'une loi de programmation militaire sur cinq ans (y compris pour la DGSN).Mais l'objectif est de ne pas réduire l'affectation des ressources financières à des fins de développement et ce, autour de segments facteur de croissance durable. Dans ce cadre, l'industrie militaire, à l'instar de ce qui se passe dans lamajorité des pays développés, peut contribuer au développement global. Des actions sont déjà lancées comme les projets de l'industrie mécanique lancés par l'Armée nationale populaire (ANP) en partenariat avec le géant allemand Daimler devant produire les premiers camions et busMercedesBenz de l'usine de Rouiba, le véhicule blindé «Nimr» pour le transport des troupes qui sera construit en Algérie, entre le Groupement pour la promotion de l'industrie mécanique (GPIM) duministère de la Défense nationale et le groupe émiratiTawazun dont on devra veiller à un taux d'intégrationminimumde 50%, n'existant nulle part dans le monde un taux d'intégration de 100%. Ces actions connues sous le nomde «complexe militaro-industriel» ont dynamisé par le passé de l'économie sud-coréenne et dynamise actuellement les firmes aux USA et de nombreux pays développés ou émergents mais entrant dans le cadre des normes de rentabilité commerciale. Aussi l'objectif est de réduire cette importante dépense et donc la facture d'importation grâce à des copartenariats internes ou des colocalisations, une balance devises positive et un transfert technologique et managérial revoyant toujours à la ressource humaine, bon nombre de PMI-PME facteur de valeur ajoutée et de création d'emplois pouvant être créées. Selon un responsable militaire s'exprimant enmarge de la deuxième édition de l'exposition «Mémoire et Réalisations », organisée par leministère de la Défense nationale (propos rapportés par l'agence officielle APS du 5 juillet 2013), l'industrie militaire algérienne pourrait, dans un avenir proche, se substituer à l'importation. En résumé, la sécurité pour être efficace doit s'insérer dans le cadre d'une vision globale impliquant la population. La stabilité durable ne peut se réaliser sans un développement véritable supposant de profondes réformes structurelles. Il est conditionné par un renouveau de la gouvernance et la valorisation du savoir afin de densifier le tissu productif, devant éviter de couvrir les problèmes par la distribution passive de la rente des hydrocarbures, qui va d'ail-leurs à l'épuisement. Aujourd'hui, lesmenaces sur la sécurité ont pour noms terrorisme, prolifération des armes de destructionmassive, crises régionales et délitement de certains Etats. Les défis collectifs, anciens ou nouveaux, sont également les ressources hydriques, la pauvreté, les épidémies, l'environnement, étant d'or-dre local, régional et global. La résolution durable implique une refonte tant des relations internationales que de l'instauration d'un Etat de droit et de la démocratie tenant compte des anthropologies culturelles, l'Armée devant s'insérer dans le cadre de ce processus irréversible. Face à unmonde en perpétuel mouvement, tant en matière de politique étrangère, économique que de défense, actions liées avec les derniers événements au Sahel, aux frontières de l'Algérie, se posent l'urgence des stratégies d'adaptation et d'une coordination internationale et régionale afin d'agir efficacement sur les événements majeurs. Ces nouveaux défis pour l'Algérie, sous-segment du continentAfrique, dépassent en importance et en ampleur les défis qu'elle a eu à relever jusqu'à présent (suite et fin)




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