La dégradation de la situation sécuritaire a une fois de plus fait réagir l'armée égyptienne, qui a averti, par la voix du ministre de la Défense, que la poursuite de la grave crise que traverse le pays mènerait à un 'effondrement de l'Etat".
'La poursuite du conflit entre les forces politiques et leurs divergences sur la gestion du pays pourraient conduire à un effondrement de l'Etat", a prévenu hier le ministre de la Défense, le général Abdelfattah Al-Sissi.
Ainsi, l'armée égyptienne a mis en garde contre un 'effondrement de l'Etat" en cas de poursuite de la grave crise que traverse le pays, où plus de 50 personnes ont trouvé la mort en cinq jours de violences.
Le ministre a appelé 'toutes les forces politiques" à trouver une issue aux 'problèmes politiques, économiques, sociaux et de sécurité" du pays, dans un message devant une académie militaire. Le général Sissi, qui est également commandant des forces armées, a averti que 'les défis et les problèmes politiques, économiques, sociaux et de sécurité auxquels est confrontée actuellement l'Egypte constituent une menace réelle pour la sécurité et la stabilité de l'Etat". 'Si les forces politiques n'agissent pas" pour régler la crise, celle-ci 'pourrait conduire à de graves répercussions", a-t-il le ministre devant les étudiants de l'académie militaire, dont les propos étaient publiés sur la page Facebook du porte-parole de l'armée. Il a souligné que les 'tentatives de porter atteinte à la stabilité des institutions de l'Etat est une chose dangereuse qui nuit à la sécurité nationale et à l'avenir du pays", avant d'assurer que 'l'armée restera forte et soudée et restera le pilier des fondements de l'Etat". 'C'est l'armée de tous les Egyptiens de toutes confessions et ethnies confondues", a-t-il souligné, toute en insistant sur la protection des 'infrastructures vitales et stratégiques", au premier rang desquelles le canal de Suez, axe majeur du commerce mondial, dans la région duquel les troubles les plus meurtriers se sont produits. Il s'agit de la première prise de position publique du général Sissi, depuis le début, jeudi soir, de cette nouvelle vague de troubles dans le pays.
Discrète depuis que le président islamiste Mohamed Morsi, élu en juin 2012, a écarté en août son ancien ministre de la Défense et adversaire, le maréchal Hussein Tantaoui, l'armée égyptienne s'était toutefois déjà manifestée en décembre 2012 pour appeler au dialogue et rappeler son rôle de garante de la stabilité du pays, lors d'une vive crise liée à l'adoption d'un projet de Constitution controversé.
L'armée s'est déployée depuis plusieurs jours à Port-Saïd et Suez pour protéger des bâtiments publics et des installations vitales dans ces deux villes aux entrées du canal reliant la Méditerranée à la mer Rouge.
Au Caire, le calme est revenu hier matin aux abords de la place Tahrir, où des heurts sporadiques entre la police et des groupes de jeunes se sont poursuivis jusque tard dans la nuit. Les émeutes se sont toutefois poursuivies durant la nuit dans la région du Canal de Suez dans le nord-est du pays malgré le couvre-feu.
Les manifestants criaient 'dégage" et scandaient des slogans hostiles au chef de l'Etat et aux Frères musulmans, le mouvement dont il est issu. Le président Morsi a également imposé dimanche soir l'état d'urgence, dans les trois gouvernorats jouxtant cet axe de navigation.
M T
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Posté Le : 30/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Merzak Tigrine
Source : www.liberte-algerie.com