Algérie

«L'armée doit écouter les propositions des élites»



Après l'appel signé samedi avec Ali Yahia Abdennour et Rachid Benyelles, dans lequel il est demandé à l'armée d'ouvrir le dialogue avec les partis politiques et les représentants du mouvement populaire, Ahmed Taleb Ibrahimi a lancé, hier, un nouvel appel à l'adresse de l'institution militaire.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - A travers une lettre adressée aux jeunes du mouvement, l'ancien ministre des Affaires étrangères a demandé à l'armée d'écouter les propositions des élites pour une sortie de crise.
« Il est vrai que l'institution militaire est disciplinée et évite de se mêler directement dans les affaires publiques, mais dans la situation particulière que nous vivons, elle doit écouter les propositions des élites et des sages, et ne doit pas être un appui à des institutions rejetées par la population même si elle est dans une posture constitutionnelle constante programmée pour des situations ordinaires mais pas exceptionnelles comme celles que nous vivons aujourd'hui », a-t-il écrit.
Il a précisé que l'intervention de l'armée ne doit pas être une alternative à la légitimité populaire, mais doit être un canal pour concrétiser cette légitimité à travers une réponse claire aux revendications du peuple.
Cette lettre fait suite à l'intervention du chef de l'armée qui a décliné l'appel des trois et s'est interrogé sur « l'absence flagrante des personnalités nationales, des élites et des compétences nationales face aux évènements et évolutions accélérés que connaît notre pays et qui requièrent des propositions constructives à même de rapprocher les points de vue divergents».
Taleb Ibrahimi s'est dit étonné que les dizaines d'initiatives proposées par les partis, les syndicats et les personnalités n'aient pas été vues par les décideurs.
Il estime que la solution la plus efficace à la crise est de rassembler les articulations constitutionnelles des articles 7 et 8 avec l'interprétation qu'elles permettent en considérant le mouvement populaire comme un référendum, et certains articles de procédure permettant un transfert constitutionnel du pouvoir.
« La Constitution est l'?uvre des hommes. Elle ne doit pas être en décalage par rapport au mouvement du réel ni être une embûche devant le mouvement du futur. C'est ma vision pour sortir de la crise. Elle s'ajoute aux dizaines autres initiatives proposées par les partis, les syndicats et les personnalités. Je m'étonne qu'elles n'aient pas été vues par les décideurs », a-t-il écrit.
Il ajoutera que son but n'est pas de s'aligner avec un Algérien contre un autre.
« Ma préoccupation est de contribuer avec les autres fidèles à ce pays à trouver une issue pour sauver mon pays de l'impasse politique à moindre coût, car la poursuite de cette situation sera un saut dans l'inconnu, en plus du fait qu'elle fragilise notre économie et menace la stabilité qui est incontournable pour maintenir le rythme du développement », a-t-il expliqué.
Affirmant qu'il n'a aucune ambition en raison de son âge, il a expliqué que cela ne l'empêche pas de réagir à ce qui se passe dans le pays. « Je ne lésine pas sur les efforts, pour mettre ma modeste expérience au service de tous ceux qui ont adopté pour slogan l'amour de la patrie et le service du peuple jusqu'au retour de la souveraineté à celui qui la détient et qui est la source du pouvoir, le peuple », a-t-il affirmé. Il a appelé à maintenir la dynamique du changement en vue de construire un Etat de droit qui respecte les libertés et les droits de l'Homme avec une justice indépendante, une justice sociale réelle concrétisée par un partage juste du revenu national et des opportunités équitables offertes à tous.
K. A.


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