Algérie

L'armée algérienne et nos blessures



L'armée algérienne et nos blessures
«... hagrouna! Hagrouna!...». C'était, il y a un demi-siècle. C'était en 1963. Le premier président algérien, Ahmed Ben Bella, prononça ces mots dans son discours tenu, à partir du balcon du Palais du peuple, pour caractériser l'agression militaire marocaine contre notre pays. Une agression par laquelle le Maroc avait tenté d'occuper Tindouf. Une agression qui a, depuis, pris le nom de «guerre des sables». Ces mots du président Ben Bella ont eu sur les Algériens un effet catalyseur inouï. Des centaines de milliers de citoyens se sont présentés spontanément à toutes les casernes du pays pour s'enrôler dans l'armée et aller combattre l'envahisseur. Un mouvement de masse historique. A Alger, les alentours de la caserne Ali Khodja, en contrebas du ministère de la Défense, étaient envahis par une foule immense de volontaires. Tous prêts à mourir pour défendre leur pays, l'Algérie. Pourquoi ce rappel' D'abord pour dire qu'effectivement, à l'indépendance, notre armée était en pleine reconversion d'une armée de guérilla à une armée classique. Chacun sait que l'armée de Libération nationale qui a libéré le pays était une armée de résistants. Le passage du flambeau à une armée de métier, l'ANP, était dans l'ordre des choses. Mais comme on ne construit pas une armée en un jour, en 1963 nos forces militaires avaient l'âge de notre indépendance. Moins d'une année. D'ailleurs et à la même époque, un des deux dragueurs de mine algériens a coulé suite à un accident en mer. L'hebdomadaire satirique français ne se priva pas de faire dans la plus sordide dérision en titrant à la Une «l'Algérie a perdu la moitié de sa flotte!». 50 ans après, entendre la communauté internationale qualifier l'Algérie de première force militaire de la région suffit pour mesurer l'immense étendue des réalisations dans ce domaine. C'est tellement immense qu'il suffit de rappeler que de nombreux étrangers choisissent, aujourd'hui, nos écoles militaires pour leur formation. Toutes les voix qui s'efforcent de minimiser les efforts de développement entrepris par notre pays depuis l'indépendance ne peuvent que venir se fracasser contre cette incontestable évidence. L'autre raison de ce rappel nous vient de la cérémonie de remise de grades à des officiers supérieurs de l'ANP présidée par le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, qui a eu lieu jeudi dernier au siège du ministère de la Défense. Une cérémonie qui, comme chaque année, plonge dans un flash-back incontrôlé tous les Algériens qui ont vécu l'an I de l'indépendance. C'était il y a 51 ans. Et quand on a été ébranlé dans son amour-propre et dans sa dignité en 1963, on ressent le développement de notre armée comme une grande victoire à même de guérir les vieilles blessures. C'est pourquoi nous pensons que la meilleure manière de faire apprécier aux plus jeunes d'entre nous, toutes les réalisations entreprises par notre pays, dans tous les secteurs, c'est de mettre l'accent sur l'état des lieux de l'Algérie à l'indépendance. C'est la partie la moins connue par ceux qui ne l'ont pas vécue. Ils sont aujourd'hui la majorité de la population. Dire, par exemple que l'Algérie ne comptait en 1962, en tout et pour tout, que 300 médecins, suffit à nos jeunes pour comprendre que les 55.000 médecins qui les soignent aujourd'hui ne sont pas sortis d'un chapeau de magicien. Ou de leur montrer les gourbis dans lesquels nous vivions tous au milieu de nos bêtes avant l'indépendance, pour leur permettre de mieux apprécier les réalisations de millions de logements qui sont distribués au dinar symbolique. Mais de tous les exemples, celui de notre armée reste le plus important. Il s'agit de notre sécurité. C'est ce qui nous avait manqué le plus dans notre douloureuse et longue histoire d'avant la libération. Comment ne pas crier notre fierté aujourd'hui'


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)