Algérie

L'argent public au secours des banques



En refusant de sauver Lehman Brothers de la faillite, la banque fédérale américaine (Fed) a tenté d’envoyer aux acteurs financiers un message fort pour signifier que «c’est aux actionnaires et non aux contribuables de payer le prix des mauvais choix financiers ». Pourtant, le Trésor vient à la rescousse avec ce plan de relance au même moment où la Fed proposait aux autres banques de leur prêter de l’argent contre des titres financiers, mêmes risqués (des actions et des titres de prêts immobiliers). Encore une fois l’argent public est mobilisé.
Le 15 septembre 2008, la mort de ce grand nom de Wall Street a eu lieu rappelant ainsi le crash boursier du 24  octobre 1929.  Les Etats-Unis n’ont pas encore fini de payer la faillite de cette banque qui s’est traduite par du chômage de masse passant ainsi de 6,2% à l’époque à 9,6% actuellement, et une dette publique de 9 634 milliards à 13 442 milliards de dollars ainsi les dégâts considérables au sein de leur système financier, selon l’AFP.   A titre indicatif, la faillite de Lehman Brothers aurait déjà coûté aux contribuables américains 2 milliards de dollars rien qu’en frais d’avocats, y a deux ans de cela, selon le site de France 24. Le plan de relance économique coûtera 787 milliards de dollars prévus pour le plan de relance économique dont 194,5 milliards de dollars déjà engagé en 2009. Les principaux bénéficiaires des sommes déjà alloués sont les États avec 43,8 milliards de dollars avec la priorité pour chaque Etat de répartir entre des projets créateurs d’emplois. Une part a été réservée aux aides directes aux particuliers (bons alimentaires, allocations chômages, etc.). A ce jour, les ménages ont reçu 40,4 milliards de dollars. Durant 10 ans, les familles américaines bénéficieront de réductions ou de crédits d’impôts pour un montant de 260 milliards de dollars. La crise aurait permis de prendre conscience des manquements et des erreurs, selon  Dhafer Saidane, docteur en économie à l’université Lille III et à la Skema Business School, s’exprimant dans un entretien publié jeudi dernier par La Voix du Nord. En effet, avec la crise des «subprime» de l’été 2007, en juin 2010 la loi «Dodd-Frank» a été votée visant ainsi à étendre le contrôle par le régulateur à l’ensemble de la «planète finance» ». Mais, selon cet expert, «le rattrapage se fait avec un peu de retard» tout en avertissant contre une «sur- réglementation » qui risque de casser le dynamisme bancaire, moteur de l’économie.
Pour nombre d’observateurs, «erreur ou non, en deux ans, cette crise a eu des répercussions durables » puisque 280 banques  ont fait faillite.      Le 12 septembre dernier, sous la houlette du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, les banquiers centraux et les régulateurs bancaires de 27 pays sont parvenus à un accord sur les règles prudentielles applicables aux banques. Ils sont arrivé à un compromis qui augmente considérablement les recommandations de prudence imposées aux banques. Tirant les leçons, la réforme, dite de Bâle III, oblige les banques à augmenter leurs fonds propres, c’est-à-dire l’argent apporté par les actionnaires et les bénéfices mis en réserve. Objectif : éviter qu’elles ne fassent appel aux États en cas de crise, rapporte Le Point. Le ratio de fonds propre dit «Core Tier 1» devra passer de 4,5 % du total de leur actif (créances pondérées en fonction de leur risque) contre 2 % actuellement. Les banques devront également constituer en sus un «matelas de précaution» de 2,5 % du total de leur bilan. Au final, le montant minimal des fonds propres de meilleure qualité sera ainsi porté à 7 %. Par ailleurs, un second matelas de fonds propres, dit «contracyclique», s’ajoutera au premier et s’étalera jusqu’à 2,5 %. Il sera constitué en période de croissance et de hausse excessive du crédit, à la discrétion des autorités nationales, ajoute-t-il en relevant que « ces dispositions visent à éviter que des banques ne fassent faillite en cas de dépréciations d’actifs exceptionnelles, comme cela s’est produit au moment de l’éclatement de la crise financière.
Enfin, la SEC a engagé des poursuites contre les responsables de l’affaire Lehman Brothers et plus d’une vingtaine de sociétés financières serait impliquée dans l’affaire «Repo 105», diminutif de «repurchase agreement deals», une manipulation comptable qui permettait à Lehman Brothers d’alléger ses comptes au moment de la publication de ses résultats.
 


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