Les Tunisiens sont appelés à rejoindre aujourd'hui les urnes pour choisir leur président au second tour des élections présidentielles. Ils sont appelés à départager les deux candidats vainqueurs au premier tour à savoir le président sortant M. Moncef Marzouki et M. Béji Caïd Essebssi.En tête du premier tour dont son parti s'est octroyé la majorité dans les dernières législatives, M. Béji Caïd Essebssi part favori dans ce scrutin final. Ce dernier bénéficiera également des faiblesses de son adversaire du jour, auteur d'un bilan catastrophique au cours de son précédent mandat. Cependant, il ne reste pour le président sortant qu'une seule chance pour qu'il soit réélu à savoir : l'argent du Qatar et les voix des islamistes. Sentant la défaite de leur associé, les leaders d'Ennahda ont préféré rester prudents, refusant de donner les consignes de vote à leurs militants et ses sympathisants à voter pour Moncef Marzouki. Par ailleurs, plusieurs cadres du parti islamiste ont indiqué qu'ils ont donné des consignes «sous la table» de voter pour le président sortant afin de faire barrage à M. Béji Caïd Essebssi. Cette information a été confirmée par M. Habib Ellouze en sa qualité de membre du Conseil de la Choura d'Ennahdha, indiquant qu'il n'a jamais été question de neutralité. Ce dernier a ajouté que la consigne de vote d'Ennahdha pour ses bases est plus claire à savoir : « Ne soyez pas neutres, soyez partisans du candidat Moncef Marzouki». A mon sens, le mot neutralité est un dépassement qui a été utilisé par certains membres du mouvement, le terme exact que nous avons utilisé est «déléguer» le vote et à cet effet, nous déléguons à nos électeurs le vote pour Moncef Marzouki comme cela a été le cas lors du premier tour » a-t-il précisé. Plusieurs autres mouvements islamistes ont appelé à faire barrage à M. Caïd Essebssi, l'accusant de vouloir réinstaurer dans le pays un état policier, similaire à celui de Ben Ali. C'est le cas, de l'organisation islamiste qui a été récemment dissoute par la justice à savoir : Les gardes de la révolution. Ces derniers et par la voix de leur leader Imed Dghiji ont mis en ligne une vidéo, menaçant de faire «Un bain de sang» en Tunisie en cas de victoire de Béji Caïd Essebsi à la présidentielle. L'autre partie qui a mis son nez dans les affaires tunisiennes n'est autre que le Qatar. Selon plusieurs observateurs, Doha a mis le paquet financier en faveur de son «employé» Moncef Marzouki. Il est de même pour la station de télévision «Al Jazeera» qui a commencé à influencer les Tunisiens, pour le compte de son préféré. De son côté, M. Béji Caïd Essebssi semble serein et confiant de remporter cette deuxième manche du scrutin pour les présidentielles en Tunisie. En tête du premier tour, ce dernier continue sur sa lancée en appelant uniquement les citoyens à voter en masse. «Votez pour celui que vous aurez choisi, peu importe le candidat. Toutefois, ceux qui veulent le changement et l'espoir pour que le pays sorte de la crise, qu'ils votent pour ma candidature. Pour ceux qui ont été convaincus par la prestation de la Troïka et le modèle qu'elle a véhiculé, qu'ils votent pour mon adversaire ! ». Dans une déclaration à la presse tunisienne, le président de Nidaa Tounès se dit confiant en la maturité des Tunisiens, indiquant que s'il est élu, les bonnes conditions pour que les citoyens ressentent la fierté d'appartenir à leur pays, seront créées. En revanche M. Béji Caïd Essebssi n'a pas apprécié les sorties provocatrices de son adversaire au cours de la campagne électorale. «Il n'y a pas un seul jour où Moncef Marzouki n'invente pas une histoire pour me dénigrer ! Il a également dit que si je gagnais, c'est que les élections sont falsifiées ! C'est quand même insensé de mettre en doute la partialité de l'Isie, il est quand même l'actuel président de la République et il doit être conscient de la gravité de ses propos».
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Posté Le : 21/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moncef Rédha
Source : www.lnr-dz.com