Algérie

L'argent de la drogue et les gros moyens des trafiquants



Selon des statistiques présentées, hier, par les services de la sûreté de wilaya, plus de 4 kilogrammes de drogue ont été saisis au cours de différentes opérations menées au niveau de la wilaya de Constantine au cours du premier semestre de l'année 2011.

Le même bilan révèle que sur les 147 personnes impliquées dans ces affaires, 127 ont été placées sous mandat de dépôt, cependant que 9 ont bénéficié d'une liberté provisoire et 2 demeurent en état de fuite.

Ces chiffres ont été communiqués à l'occasion de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la drogue organisée par la Fédération nationale pour la lutte contre la drogue et la toxicomanie (FNLDT), en collaboration avec la Direction générale de la sûreté nationale.

A cette occasion, la fédération nationale a organisé hier au Théâtre régional de Constantine une journée d'étude sur le thème «La jeunesse algérienne face à la drogue», avec la participation des représentants des associations qui lui sont affiliées dans 24 wilayas, ainsi que de plusieurs organisations de la société civile. L'association a invité deux parlementaires de l'APN et du Conseil de la nation pour donner des conférences sur le sujet et répondre aux questions des représentants des associations et au public présent, auxquels seront remises les recommandations qui seront faites à la fin de la rencontre.

Le premier conférencier, M. Kamel Bounah, vice-président au Conseil de la nation, sociologue de formation, a traité du phénomène sous l'angle sociologique. Il donnera des informations et des statistiques sur la consommation de la drogue dans le monde, en disant que 3 à 5% de la population mondiale, soit un total de 185 millions d'individus, consomment de la drogue. En Afrique, a-t-il signalé, ce sont 34 millions qui le font, dont 5 millions sont atteints du sida à cause de cette consommation. Le chiffre d'affaires réalisé grâce au trafic de drogue à travers le monde est de 800 milliards de dollars. Reconnaissant que le phénomène est en constante progression en Algérie, notamment dans le milieu juvénile, au sein des établissements de l'Education nationale, il a appelé à la mobilisation de tous les moyens pour l'endiguer.

Le second conférencier de la matinée, en l'occurrence M. Messaoud Chihoub, vice président à l'APN, a fait un exposé sur la batterie de lois mises en place depuis 1975 et les conventions internationales signées par l'Algérie depuis l'indépendance, disant que la dernière loi, n°04-18 de 2004, a placé haut la barre en réprimant ce crime par des peines allant de 10 à 20 ans de prison et de 50 à 100 millions d'amende.

Les débats ouverts à la suite de ces deux communications ont permis à des élus, des médecins et à d'autres citoyens de poser des questions et faire des recommandations. Ainsi, un médecin a déploré notamment que le cursus de formation des médecins chez nous ne prévoit pas d'heures de formation consacrées au phénomène de la drogue et a demandé aux deux parlementaires d'intervenir auprès du ministère de tutelle, celui de l'Enseignement supérieur, pour l'y inclure. Un autre intervenant a parlé des 32,5 tonnes de drogue qui, selon lui, ont été saisies dans le pays durant le premier semestre de l'année en cours, en demandant si notre pays, de simple voie de transit dans un passé récent, n'est pas devenu aujourd'hui un pays de consommation de drogue.

Un autre a proposé l'institution de journées nationales d'études ou de sensibilisation sur le phénomène. Et enfin un autre, qui a évoqué les moyens énormes et sophistiqués (avions, sous-marins…) utilisés aujourd'hui par les trafiquants, a proposé de doter nos différents services chargés de la répression de ce fléau, de moyens modernes et au moins égaux à ceux utilisés par les trafiquants.

La journée d'étude s'est poursuivie l'après-midi par l'intervention des spécialistes, des représentants des services de sécurité et ceux des associations affiliées à la FNLDT activant sur le terrain.




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