«L'Arctic Sea» se trouve à quelque 400 miles marins d'une île de
l'archipel du Cap-Vert. Une source militaire au sein des gardes-côtes du
Cap-Vert a ainsi confirmé la présence dans la zone, annoncée par un journal
allemand Financial Times Deutschland, du cargo disparu à la fin du mois de
juillet en mer du Nord, alors qu'il se dirigeait vers le port de Béjaïa avec
une cargaison de bois.
La source militaire, citée par l'AFP, a précisé que «l'Arctic Sea» se
trouvait «hors des eaux territoriales» du Cap-Vert. C'est, en tout cas, la
première information précise sur un cargo disparu mystérieusement dans les eaux
de la mer du Nord. Le Cargo se trouve bien loin de sa base de départ et de sa
destination algérienne prévue. La marine russe, engagée depuis plusieurs jours
dans les recherches, a dépêché un navire vers le Cap-Vert. Elle pourrait être
la première à recevoir un début d'éclaircissement sur cette ténébreuse affaire.
L'Arctic Sea a subi, le 24 juillet dernier dans les eaux suédoises, l'abordage
d'un commando d'une dizaine de personnes. Ses membres se sont présentés comme
des policiers à la recherche de cocaïne. Ils ont pris le contrôle du navire
pendant douze longues heures avant de se volatiliser dans la nature. Et il
semblerait, selon Martyn Selmayr, porte-parole pour le commissaire européen des
Transports, qu'il y a eu une deuxième attaque au large du Portugal. «Il
semblerait que ces actions, telles qu'elles ont été rapportées, n'ont rien à
voir avec des actes de piraterie traditionnelle ou une attaque armée en pleine
mer», a indiqué ce porte-parole.
Deux attaques ou... une baraterie
Qu'y a-t-il de si important, de
si précieux ou de si «sensible» dans ce bateau qui motiverait deux attaques en
quelques jours ? Les observateurs se perdent en conjectures. L'idée que le
navire ait pu être détourné pour qu'il soit repeint et recyclé sous un autre
nom parait très improbable. Ce serait le premier acte de piraterie dans cette
zone depuis près de deux siècles. Sauf qu'il est incompréhensible que des
équipes de pirates ou de commandos aient pu se donner tant de mal, et à deux
reprises, pour un navire construit en 1991 qui donc n'est plus «jeune». Ni
d'ailleurs pour la cargaison de bois qu'il transportait vers l'Algérie ? Ce
décalage entre l'effort et les risques pris par les pirates ou les commandos et
la modestie des gains possibles rend l'hypothèse de la piraterie peu plausible.
C'est ce qui a ouvert la voie aux spéculations en tout genre. Un expert, David
Osler, évoque une «affaire de stupéfiants qui a mal tourné». Un responsable
d'une société de sécurité maritime estime que la «faible valeur marchande de la
cargaison affaiblit la thèse de pirates, mais renforce celle d'un différend
commercial avec son propriétaire». Selon certains, on ne serait pas dans un cas
de piraterie mais dans celui d'une baraterie qui, en droit maritime, désigne
une malversation et une fraude commise par le capitaine ou l'équipage du navire
au détriment des armateurs ou des assureurs. On serait dans un cas
d'escroquerie à l'assurance.
Des «professionnels»
Mais d'autres hypothèses sont
émises. Le journal suédois «Metro» affirme avoir parlé par téléphone à une
personne se présentant comme le capitaine de l'Arctic Sea». La description que
ce capitaine présumé du navire donne des assaillants est édifiante. «Ils
ressemblaient à des soldats des forces d'élite américaines et semblaient très
professionnels. Ils ont dit qu'ils cherchaient de la cocaïne, qui aurait dû
être embarquée à Kaliningrad. Ils parlaient anglais, avec un accent». Les
spéculations sur ce qui était arrivé au «navire fantôme» évoquaient aussi bien
la contrebande d'armes que de la drogue. Le capitaine et les marins de l'Arctic
Sea, qui se trouvent si loin du port de Béjaïa où ils devaient se rendre, vont
peut-être donner des éléments d'explications. A moins qu'ils ne disparaissent,
encore une fois, avant que la marine russe ne leur mette la main dessus.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M S
Source : www.lequotidien-oran.com