L'arbre qui cache la forêt

Au dernier classement FIFA, l'Algérie a fait un bond considérable. Elle est 15e, loin devant l'Angleterre et de plusieurs autres pays européens. Et elle laisse loin derrière, tous les pays africains et arabes. Bonne nouvelle tout de même sauf que ce classement ne reflète nullement l'image de notre football local.L'arbre qui cache toute une forêt où cette discipline vit les moments les plus sombres de son histoire. Quand le ministre des Sports reconnaît publiquement que la corruption gangrène ce football, quand Raouraoua et Hannachi s'offrent en un triste spectacle et quand un joueur, de surcroît étranger, perd la vie en recevant un projectile sur la tête, ce classement paraît comme un conte de fée. Irréelle et erronée. Il ne faut pas se voiler la face pour reconnaître que nous sommes loin, très loin d'atteindre ce classement si l'équipe nationale, ramenée de l'étranger, ne cache pas cette forêt, ou bien cette jungle, où même l'inimaginable se produit. Il ne faut pas se leurrer ni crier victoire et surtout éviter de se dire que désormais l'Algérie évolue dans la cour des grands. Il n'en est rien car le commun des Algériens sait pertinemment que tout un monde sépare l'équipe nationale du football local. On aurait bien aimé que notre équipe nationale reflète le niveau du football local comme ce fût le cas dans les années 80, mais là ceux sont deux mondes parallèles, qui ne se rencontrent jamais. On a beau essayé de louer les mérites des Verts, de les propulser sur le devant de la scène et de vanter son incroyable exploit au Mondial brésilien mais quand on revient sur terre, on se rend compte que tous nos comptes ne sont pas bons. Que quelque part, il y a un hic et que notre football, le nôtre, celui qu'on voit dans nos stades ne mérite pas ce classement quand bien même l'ES Sétif a atteint la finale africaine des clubs champions. Un autre arbre qui cache la forêt.