L'arbre de providence en danger

Le nombre des palmiers ravagés s'est multiplié à partir du mois de mars soit au début de la période des vents de sable atteignant les 3118 durant le mois de juin. Selon le colonel Baameur, directeur de la Protection civile, cette situation est très alarmante d'autant plus que les palmeraies atteintes ont perdu l'essentiel de leur couvert végétal lors de ces incendies. La Protection civile a par ailleurs enregistré 234 interventions dans les palmeraies de la wilaya à l'occasion de ces sinistres. Toujours selon notre interlocuteur, les campagnes de sensibilisation classiques mettant en 'uvre des discours appelant agriculteurs et citoyens à la vigilance n'ont pas eu l'efficacité escomptée. Pis encore, le nombre de sinistres va crescendo.Ces dernières années. Cette situation a motivé la préparation d'une campagne différente qui se fera dans les prochains jours sous forme de caravanes brandissant des affiches et pancartes comportant un message différent. Evidement, le palmier, arbre majestueux, sera la vedette d'une campagne publicitaire qui parlera de sa génèse et de son évolution. Cet arbre de providence du Sahara a besoin de 20 ans pour atteindre la maturité nécessaire à la plénitude de sa production. Or, le feu vient anéantir en quelques minutes tant d'années de vie et d'espoir en une récolte parfaite. La Protection civile espère ainsi motiver les agriculteurs de la région en brandissant un slogan inédit, « sauvons le palmier de la négligence ».Il est par ailleurs à souligner que les feux de palmeraies sont également liés à l'invasion du béton dans les zones agricoles où les palmeraies situées en façade et désormais même celles situées en ville sont victimes d'incendies criminels ayant pour but de détourner ces terres de leur vocation première. Des villas ont ainsi supplanté des palmeraies luxuriantes ces dernières années dans une totale impunité. Mais voilà que le nouveau Duch de Ouargla a publiquement annoncé lors de la journée sur l'urbanisme organisée dernièrement par l'APW que ses services refuseraient systématiquement les demandes de permis de construire sur des terrains à vocation ph'nicicole et qu'il ne s'expliquait pas comment de telles constructions aient pu être edifiées jusque-là.