A. LemiliIl semblerait que ce n'est pas uniquement par ses «exploits» funestes sur le terrain que le terrorisme hante les Européens et plus particulièrement les responsables français et certains des représentants des médias, mais aussi par le risque de donner aux groupes terroristes qui agissent en Irak et en Syrie un statut quasi officiel de belligérant. L'urgence étant donc pour les dirigeants français plus particulièrement de s'accorder sur l'emploi de l'appellation de Daesh et non plus «Etat islamique».Un acte stratégique en matière de sémantique qui, semblerait-il, dépouillerait les groupuscules d'une légitimité qu'ils s'attribuent d'autorité en évoquant l'émergence d'un califat. Paradoxalement, Européens et Américains n'arrêtent pas de feindre ignorer que depuis près de quarante ans ils ont jugé plus pratique de regarder ailleurs pour les premiers et plus précisément au moment où les seconds s'acharnaient sans relâche à faire, pour assurer leur appétit hégémonique sur le reste du monde, toutes sortes d'expériences politico-militaires anticipées au préalable par d'autres (expériences), celles-ci socioéconomiques à même de baliser et préparer le champ expérimental en l'occurrence un pays plus ou moins réputé pour une sourde instabilité. Ainsi, à la fin des années 1970, les Américains réussissaient l'extraordinaire performance d'être pour un Etat islamique en Afghanistan en armant les moudjahidine luttant contre la tutelle soviétique et concomitamment opposé à l'Iran en portant initialement à bras le corps le régime du shah et ensuite en finançant ce qui lui restait de voix acquises avec l'arrivée de l'ayatollah Khomeiny.De Reagan au clan Bush, les choses étaient faites clairement et pour cause le rejet épidermique pour ne pas dire la haine qu'ils avaient pour les Musulmans d'une manière générale et les Arabes en particulier à l'exception des monarchies du Golfe et pour cause, aussi bien le pétrole que la nécessité d'avoir sur le plan militaire des espaces stratégiques potentiels qui auront à servir un jour ou l'autre et là l'avenir leur a donné raison lors du conflit irakien du temps de Saddam Hussein.Ces mêmes espaces permettent aussi et surtout de protéger inconditionnellement l'Etat d'Israël et par extension de justifier son impunité dans tous les cas de figure.Néanmoins si une Maison-Blanche à dominance démocrate a quelque peu desserré l'étau sur les Musulmans et décrispé les relations avec quelques uns parmi les nations du monde arabe, cela n'a jamais empêché des faucons d'entretenir le rapport de forces habituel et surtout le désordre mondial sans lequel l'Amérique ne survivrait pas. Une stratégie discrètement et lentement adoptée par des dirigeants européens à la fin des années 1990 et assumée notamment par les Anglais depuis Margaret Thatcher et le pouvoir français à partir de 2007 et conforté par Hollande auto-promu chef de guerre et maître de cérémonie du dernier sommet international de Paris.Nul parmi les spécialistes politiques ne s'aventurerait à jurer que ledit sommet détient la solution finale au terrorisme international en général et à l'importance que prend Daesh en particulier et ce n'est certainement pas en s'évertuant à requalifier l'«Etat islamique» en Daesh qui changerait la réalité. L'islamisme et sa forme d'expression violente qu'est le terrorisme ne se suffira pas d'une forme sémantique qu'il n'a même pas eu à choisir pour que s'édulcore ipso-facto chez ses fanatiques promoteurs leur bestial instinct.Les Algériens ont connaissance de ce type d'habillage quant au plus fort de son expression «l'islamisme» politique naissant dans le pays s'est habillé d'alpaga pour faire croire qu'il était plus humain.Un peu comme le diable qui s'habille en Prada. A. L.
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Posté Le : 18/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com