Alors que la paix et la sérénité se sontréinstallées dans la région de l'Arbaa, durement éprouvée pendant la décennierouge, plusieurs familles continuent à souffrir dans leur chair ce dur passagesubi par l'Algérie entière.Des familles, venues d'origines diverses,fuyant la mort, abandonnant le fruit de toute une vie de labeur et deconstruction de leurs demeures, n'ayant emporté pour la plupart que leurshabits et quelques dinars dans leurs poches, et qui n'ont pas encore goûté unseul instant de répit et de tranquillité depuis les années 95 à 98. Cesfamilles se sont installées à leur arrivée à L'Arbaa dans des cabanes àl'intérieur du Souk El-Fellah, réduit à l'état de ruines par les terroristes.Elles sont restées là pendant plusieurs années avant d'être «relogées» parl'APC dans l'ancien cantonnement de la garde communale sis route de Meftah,dans la zone d'activité de la ville. Elles vivotèrent encore quelque temps dansdes conditions extrêmes, mais gardant toujours espoir. Le plus important pourles membres de ces familles étant la paix. Mais, comme si le sort s'acharnaitsur eux, ils ont été obligés dernièrement de se déplacer ailleurs, car la gardecommunale voulait récupérer l'infrastructure pour la rénover et la réutiliserde nouveau. Encore une fois, ces familles furent déplacées et misesprovisoirement juste en face, dans le parc de l'APC, au milieu des engins et dematériels divers. Jusqu'à quand resteront-elles ainsi, obligées de se déplacerd'un lieu à un autre, perdant toute dignité, ne sachant plus créer le chez soinécessaire à l'épanouissement de l'individu, avec leurs enfants déracinés,allant d'une école à une autre, sans autre horizon que les rues lépreuses etles rongeurs qui ne les laissent même pas dormir ? Ces familles de L'Arbaa nesont pas les seules, ni dans cette ville ni ailleurs. Elles sont des milliersde familles, disloquées, désorientées, désespérées, qui n'ont plus de vision del'avenir, qui souffrent le plus souvent en silence et qui ne savent même plus àqui se plaindre. Mais, d'un autre côté, nous retrouvons des familles quiauraient pu retourner vers leurs villes d'origine puisque la paix y estrevenue, d'autres viennent se greffe à celles réellement dans le besoin, dansun but mesquin de bénéficier indûment d'un logement, et c'est ce qui rend caductout programme de prise en charge initié par le gouvernement. Il y a même desfamilles qui ont reçu des aides dans le cadre du logement rural ou à qui l'Etata déjà versé la contrepartie de leurs demeures détruites, et qui s'accrochentpour bénéficier encore d'un logement au détriment d'autres réellement dans lebesoin. C'est une véritable boulimie qui s'est emparée de la plupart desAlgériens, qui acceptent de vivre dans des conditions sanitaires désastreusesjuste pour pouvoir bénéficier de logements, alors qu'ils ont leurs propresbiens ailleurs, fermés ou loués à quelqu'un d'autre.
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Posté Le : 22/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : T Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com