Algérie

L'Arabie Saoudite veut exclure la Syrie de l'OCI Les pays du Golfe utilisent tous les moyens pour isoler le régime d'Al Assad


Le sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) s'est, comme prévu, ouvert hier dans la ville sainte de La Mecque. Il durera deux jours et a pour but de trouver une «solution négociée» au conflit syrien.
Les dirigeants de ses 57 pays membres doivent, par ailleurs, se prononcer sur un projet de résolution qui prévoit l'exclusion de la Syrie. En fait, il s'agit là du principal l'objectif conféré à la rencontre organisée à l'initiative du roi Abdallah d'Arabie Saoudite. Riyad y voit un moyen supplémentaire pour accentuer l'isolement du régime de Bachar Al Assad. Mais au regard des divisions existantes au sein de cette organisation intergouvernementale, de nombreux observateurs se disent persuadés que ce sommet ne réglera rien et qu'il n'aura qu'une portée toute symbolique.
Lundi soir, plusieurs sources ont ainsi confirmé que le secrétariat général de l'OCI, sous la pression saoudienne, avait proposé, lors d'une réunion préparatoire, la suspension de la Syrie. Interrogé sur la question, le secrétaire général de l'organisation, Ekmeleddin Ihsanoglu, a répondu par l'affirmative : «Un projet de résolution a été adopté à la majorité absolue» des participants à la réunion et il «sera soumis à l'approbation des dirigeants» au sommet de La Mecque, a-t-il confirmé.
Fidèle allié, avec la Russie et la Chine, du régime de Bachar Al Assad et membre influent de l'OCI, l'Iran s'est néanmoins dit totalement opposé au projet sponsorisé par l'Arabie Saoudite et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les six pétromonarchies du Golfe composant le CCG, qui soutiennent financièrement et militairement la rébellion syrienne, veulent se débarrasser de Bachar Al Assad à n'importe quel prix. «Je suis ouvertement contre la suspension de n'importe quel pays», a déclaré le même jour le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, en ajoutant : «Suspendre un pays ne signifie pas aller vers un règlement du problème. En agissant ainsi, vous voulez éluder la question.»
L'Algérie et l'Iran sur la même longueur d'onde
L'Algérie, autre membre important de l'OCI, serait également réservée. Si cela s'avère être le cas, cette position ne serait pas étonnante et serait même conforme à la ligne de conduite qu'Alger s'est jusque-là tracée concernant le dossier syrien. Adepte de la politique de non-ingérence, le gouvernement algérien a déjà eu, à de nombreuses reprises, à émettre des réserves sur des résolutions de la Ligue arabe appelant au départ de Bachar Al Assad.
Une chose est sûre : Damas a décidé de ne pas envoyer de délégué à la réunion, tandis que l'opposition n'a pas été invitée au sommet. Dans le même temps, le gouvernement syrien a annoncé, sans fournir de détails, que Bouthaïna Chaaban, l'émissaire spéciale du président Al Assad, était attendue en Chine pour discuter d'une «solution politique» au conflit.
Concernant la situation à Alep, le rapport de force militaire semble évoluer en faveur de l'armée syrienne. Le quotidien public Al Watan a affirmé hier que «l'armée n'a jusque-là utilisé qu'une infime partie de ses forces déployées autour de la ville» et que la reprise du quartier emblématique de Salaheddine «n'est qu'une étape avant le contrôle de toutes les zones passées sous l'influence» des insurgés. D'après la même source, «les unités de l'armée ont adopté la tactique du grignotage au lieu de l'affrontement général, pour éviter des victimes civiles utilisées comme des boucliers humains» par les insurgés. De son côté, l'agence Reuters rapporte que dans cette ville, la pénurie de nourriture s'ajoute à la souffrance des civils pris dans les combats. D'anciens combattants de la guerre contre le régime de Mouammar El Gueddafi, ajoute l'agence de presse britannique, entraînent (militairement) les rebelles syriens et les aident à s'organiser.
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