Algérie

L'Arabie Saoudite impose son agenda politique



L'Arabie Saoudite impose son agenda politique
Rois et chefs d'Etat arabes se sont retrouvés, hier, sur les rives de la mer Morte en Jordanie pour le 28e Sommet de la Ligue arabe.La presse arabe, en particulier jordanienne, a gonflé l'événement en prédisant sa réussite avant même le début des discussions. Pourtant, les divisions ont été beaucoup plus importantes que les affinités.A commencer par le différend qui oppose l'Arabie saoudite et l'Egypte, qui a pollué l'atmosphère. Riyad n'arrive toujours pas à pardonner au Caire sa rétractation concernant la donation de deux îles (Tiran et Sanafir) à son voisin saoudien, ainsi que son soutien au régime de Bachar Al Assad.D'ailleurs, le roi Salmane a choisi la date symbolique du début du sommet pour annoncer des man?uvres militaires communes avec le Soudan. Le pays de Omar El Béchir entretient, lui aussi, des relations difficiles avec Le Caire à cause de l'occupation par l'Egypte du triangle de Halayyib et Chalattine que Khartoum revendique depuis plusieurs années.Arrivé lundi à Amman, c'est en réalité le roi saoudien qui a négocié dans les coulisses avec le roi Abdallah de Jordanie l'agenda de ce sommet. Plusieurs points ont figuré dans cet agenda. A commencer par la condamnation de l'intervention de l'Iran dans les affaires arabes, notamment en Syrie, au Liban et au Yémen où Riyad mène des raids quotidiens contre les Houthis et les soldats de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.Rapprochement entre l'IraK et l'Arabie SaouditeMais l'Iran, par la voix de ses médias officiels, a dès le début minimisé la portée de ce sommet, le considérant «comme routinier et ne pouvant en aucun cas faire avancer la question palestinienne». Téhéran a accusé les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et Bahreïn d'être les «valets» de Donald Trump et de Netanyahu qui les couvrent avec leur parapluie militaire. Un des éditorialistes est allé même jusqu'à écrire que c'est le dernier sommet qui se déroule sans la présence effective d'Israël. Comprendre par là que le prochain sommet pourrait voir la participation du Premier ministre israélien.De son côté, le roi Abdallah de Jordanie a tenté d'imposer la question des réfugiés syriens et irakiens sur la table des discussions. Régnant sur un pays pauvre et sans ressources naturelles, il a exhorté les participants à mettre la main à la poche pour créer un fonds destiné à aider son pays à supporter le flux de réfugiés qui vivent sur ses terres. Fuyant la guerre, près de deux millions de Syriens et d'Irakiens ont trouvé refuge en Jordanie.Par ailleurs, l'Irak et l'Arabie Saoudite, en froid depuis plusieurs mois, ont tenté un rapprochement tactique en Jordanie. Mais rien de concret pour le moment. Pour l'Arabie Saoudite, il est grand temps d'arracher l'Irak des griffes des Iraniens. Ils voient la présence de l'Iran sur ses frontières comme une véritable menace. La guerre que mènent les milices du Hachd chaabi (milices populaires chiites) contre l'Etat islamique (EI) à Mossoul donne des sueurs froides aux dignitaires saoudiens qui craignent que leur influence n'atteigne les chiites habitant les pays du Golfe.L'Algérie, représentée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, a brillé par son absence, les médias locaux n'ont même pas signalé sa présence au sommet. La réforme de la Ligue arabe voulue par certains attendra donc.


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