Algérie

L’Arabie saoudite booste le cinéma arabe et dépasse le Maroc



Publié le 10.08.2024 dans le Quotidien l’Expression

Depuis l'arrivée de MBS au pouvoir en Arabie saoudite, la culture est devenue une source d'investissement pour le royaume. Le mois dernier cheikh Turki bin Abdulmohsen, président du conseil d'administration de l'Autorité générale saoudienne du divertissement, a annoncé lors d'une visite au Caire que l'Arabie saoudite va lancer un nouveau fonds pour financer le cinéma arabe.
La Commission saoudienne du film, une branche du ministère de la Culture créée en 2020, offre des réductions fiscales pour les productions tournées dans le pays: les frais de production sont remboursés à hauteur de 40% si le tournage est effectué sur place. Pour les techniciens arabes, notamment tunisiens et égyptiens, ces nouvelles opportunités de travail sont arrivées à point nommé.
Le pays, qui a pourtant accueilli de nombreux tournages étrangers dans les années 1970 et 1980, s'est fait progressivement concurrencer par le Maroc. C'est l'effet inverse aujourd'hui.
La production cinématographique locale a continué de se développer après la révolution, mais le manque de moyens fait souvent défaut sur les tournages. Plusieurs réalisatrices arabes dont les Tunisiennes et Égyptiennes ont pu déjà en profiter, comme Meryam Joobeur qui a bénéficié d'un fonds qatari et saoudien pour son long-métrage Là d'où l'on vient. Les filles d'Olfa, de la réalisatrice Kaouther Ben Hania, film primé dans plusieurs festivals, a aussi été en partie financé par le fonds du Red Sea Film Festival, qui soutient des productions cinématographiques et télévisées issues du Monde arabe et de l'Afrique avec des aides entre 10 à 15 millions de dollars. Le film de la comédienne et réalisatrice franco-algérienne Maïwenn, Jeanne du Barry, a également reçu un soutien du Red Sea Film Festival et de nombreux jeunes saoudiens passionnés de cinéma partent en France pour se former dans les écoles de cinéma, notamment à la Fémis qui a mis en place le programme Saudi Summer School avec le ministère des Affaires culturelles saoudien, tout comme l'École d'animation des Gobelins qui accueille, depuis 2018, des étudiants saoudiens. La construction progressive d'une filière cinématographique saoudienne locale ne menace pas forcément le travail des techniciens arabes sur place.
L'Arabie saoudite vient aussi de sécuriser un prêt de 1,2 milliard de dollars avec le fonds islamique Itfc afin de financer en partie l'importation de ses matières premières. De ce fait, l'Arabie saoudite dépasse de loin les prétentions des entreprises marocaines à accueillir les grosses productions internationales.
Amira SOLTANE



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