Algérie

L'aquaculture booste le secteur de la pêche à Aïn Temouchent


L'aquaculture booste le secteur de la pêche à Aïn Temouchent
Avec l'entrée en production, début juin, de la ferme aquacole "Aquasol" de Sbiaât, dans la commune de M'said, la wilaya d'Aïn Temouchent a amorcé une nouvelle étape de développement du secteur de la pêche et de l'aquaculture.
Avec une capacité de production théorique de 1.000 tonnes/an de soles et quatre millions d'alevins, cette ferme contribuera à l'augmentation sensible de la production des ressources halieutiques ayant atteint quelque 11.000 tonnes en 2011, a-t-on souligné à la direction de la pêche et de l'aquaculture.
Cette production sera davantage renforcée avec la réception prochaine de la deuxième ferme aquacole dénommée "Aqua-Tafna" à Rachegoune dans la daïra de Oulhaça, d'une capacité de 600 tonnes/an de loups de mer et dorades royales, a-t-on ajouté.
A l'arrêt pour un problème de financement, cette dernière a enregistré, cette semaine, la reprise des travaux de réalisation à la suite du déblocage d'une rallonge financière, a-t-on précisé de même source.
Les quelque 400 embarcations en exploitation actuellement au niveau de la wilaya, ont enregistré, en 2010, une production de 10.000 tonnes de poissons contre 19.000 tonnes en 2009 et 21.000 tonnes en 2008. Cette régression est due à plusieurs facteurs dont les mauvaises conditions climatiques et la période l'Aid El Adha où la consommation de poissons est réduite (2 à 3 semaines), nonobstant l'utilisation d'explosifs, de filets de pêche non réglementaire et le non respect de la période de repos biologique, a-t-on soulevé.
Cela contribue à la raréfaction de la ressource halieutique, d'où son prix élevé au niveau des marchés, a-t-on encore souligné ajoutant que d'autres causes sont liés aux difficultés d'acquisition de pièces détachées pour les propriétaires d'embarcations en panne.
Il faut remonter à l'année 2007 où la production de poissons à Ain Temouchent a été la plus élevée, soit 31.061 tonnes. En 2006, la wilaya avait produit une quantité de 27.886 tonnes, a-t-on rappelé. Avec la raréfaction de la sardine, principalement, dans cette production, cette baisse de production était inéluctable, a-t-on signalé.
La direction du secteur enregistrera, par ailleurs, l'entrée en exploitation de des bassins agricoles ensemencés. Entamée en 2009 avec la contribution de la direction des services agricoles, cette opération qui a commencé à donner ses fruits, sera généralisée à l'ensemble des bassins d'irrigation agricole de la wilaya.
La wilaya d'Aïn Témouchent renferme 623 bassins d'irrigation agricole totalisant un volume de 73.128 mètres cubes d'eau. Ce potentiel contribuera, également, au développement de la production halieutique dans la wilaya, a-t-on prévu.
L'action d'ensemencement concernera tous les plans d'eau de la wilaya d'Ain Temouchent, retenues collinaires et barrages entre autres, où de nouvelles espèces de poissons d'eau douce adaptables aux conditions climatiques de la région seront introduites. Il s'agit notamment de la Carpe, la Sandre et le Mulet qui s'ajouteront au Tilapia, a-t-on cité entre autres.
Parallèlement à cette action, le port de pêche de Beni Saf a bénéficié d'une opération d'extension, dont l'étude a été confiée au laboratoire d'études maritimes (LEM) d'Alger pour une enveloppe de 28 millions DA. Cette extension prendra en considération les besoins des utilisateurs en fonction des équipements projetés par le ministère de tutelle dans le schéma directeur du secteur pour l'horizon 2025.
Réhabilitation des deux ports de pêche
Les ports de pêche de Beni Saf et de Bouzedjar font l'objet actuellement de travaux de dragage pour améliorer les niveaux des tirants d'eau et permettre aux embarcations d'y accéder dans de bonnes conditions et d'effectuer leurs man£uvres normalement, outre la facilitation de l'ancrage des bateaux. Conçu en premier comme port de transport de minerai et de pêche, le port de Beni Saf a été ensuite réservé, exclusivement à l'activité de pêche. Quelque 240.000 m3 de sable ont été déjà enlevés dans le cadre de cette action planifiée en deux tranches de trois mois chacune, a-t-on signalé.
La direction du secteur signale la concrétisation de quatre grandes actions pour une enveloppe de 500 millions DA durant le quinquennal 2010-2014. Il s'agit d'une plage d'échouage à Terga, d'une halle à marrée à Madagh et de l'équipement didactique au profit de l'école de pêche de Béni Saf qui bénéficiera aussi d'un banc et de bassins d'essais.
A noter, par ailleurs, qu'avec une capacité d'accueil théorique de 452 embarcations, les ports de pêche de Beni Saf (267) et Bouzedjar (185) ne recensent la présence que de 321 unités de pêche pour un total de 4.261 marins inscrits. Cette flottille est représentée par deux thoniers, 85 chalutiers, 94 sardiniers et 132 petits métiers. 32 nouvelles unités de pêche sont venues renforcer le secteur dans la wilaya, a-t-on indiqué.
D'autres démarches allant dans le sens du développement de cette production sont entreprises par la direction du secteur. Il sera procédé à l'achèvement, cette année, de l'opération d'assainissement de la flottille de pêche qui sera délestée de tout bateau non productif, immobilisé ou épave. Ces embarcations seront radiées du fichier en collaboration avec les services des gardes-côtes, a-t-on souligné.
Outre l'assainissement des dossiers des inscrits maritimes (4.998 pêcheurs) afin d'envisager une opération de mise à niveau à leur intention, il est prévu la couverture totale de la flottille de pêche en matière d'autorisation de pêche. Seules les embarcations détentrices d'autorisations pourront entrer en mer, selon la même source.
Par ailleurs, les deux pêcheries de la wilaya (Bouzedjar et Beni Saf) verront la poursuite de l'action de leur mise à niveau conformément aux normes internationales.
Dans le volet formation, l'école de pêche de Beni Saf sera dotée, cette année, d'un banc d'essai de moteur diesel marin pour la formation pratique des machinistes. Cet établissement spécialisé a enregistré l'équipement en moyens pédagogiques, d'hébergement et de restauration dans le cadre du projet de son extension, qui a porté ses capacités de formation de 120 à environ 300 places.
Enfin, le port de Bouzedjar a été doté d'un portique élévateur de 180 tonnes qui a stimulé la construction navale dans ce deuxième port de la wilaya, tout en solutionnant les problèmes de révision, d'entretien ou de réparation des bateaux. Cet équipement évite aux armateurs d'attendre la disponibilité du portique du port de Beni Saf et permet l'examen en calle sèche de la coque ou du système de propulsion à hélice des embarcations.
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