Algérie

L'APW de Boumerdès distribue de l'argent aux communes balnéaires et attend un miracle



L'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Boumerdès a affecté, par le biais du budget primitif (BP) de 2020, 3 millions de dinars à chacune des 10 communes balnéaires que compte la wilaya.Dans l'intitulé du chapitre des subventions en question, l'APW ordonne que ces allocations soient affectées «à garantir une bonne saison estivale par, notamment, les aménagements des plages, l'ouverture des accès aux plages, l'aménagement des parkings, la réhabilitation de l'éclairage public, la remise en marche et la réparation des douches et des toilettes publiques.» Pour faire leurs estimations, les élus de cette assemblée ont probablement puisé dans la grille des prix des années 1980. Les communes aisées, comme celle de Boumerdès, peuvent compléter cette subvention pour effectuer des aménagements et rendre les plages un peu plus vivables. Ce n'est pas le cas de la grande majorité des communes qui se contenteront, avec ces 3 millions de dinars, de faire quelques nettoyages des sables et rouvrir quelques pistes d'accès. Avec le vote de ces subventions, on peut dire que l'APW a lancé officiellement les préparatifs de ce que les officiels appellent pompeusement «la saison estivale». On peut parler de saison des baignades car un océan de tabous, d'intolérance, d'absence d'infrastructures touristiques ou tout simplement d'industrie du tourisme, séparent cette wilaya du métier dans le secteur du tourisme.
Le tourisme est, désormais, une affaire de compétence et c'est une industrie à part entière. Aux insuffisances citées plus haut, s'ajoutent, malheureusement, 20 ans de dilapidation du foncier destiné à accueillir les investissements. Tout le monde le sait, les algériens qui ont les moyens font du tourisme et vivent des saisons touristiques à l'étranger. Malheureusement, comme à chaque «saison estivale», ce seront les racketteurs qui en tireront les bénéfices de ces modestes investissements de l'APW ou ceux venant de l'Etat.
La grande majorité des APC n'intègrent pas dans les préparatifs de cette «saison estivale» l'aspect social en direction d'une population éreintée par une année stressante et surtout, elles négligent le volet économique de ce qu'elles ont comme gisement de fiscalité et de richesse. «Il y aurait plus de 120 000 nuitées, pas nécessairement touristiques, durant toute l'année, à travers la wilaya de Boumerdès. Aucune municipalité ne réclame ce que lui attribue la loi en matière de fiscalité induite par ces nuitées.» C'est un hôtelier qui nous fait cette confidence. Plus de 100 km de rivage propre sous un climat merveilleux, près d'une soixantaine de plages totalisant plus de 40 000 ml exploitables, un immense marché qui ne demande qu'à être satisfait. Economiquement, c'est l'équivalent de plusieurs puits de pétrole qui sont laissés à l'abandon. Lors des débats sur le BP 2020, les membres de l'APW de Boumerdès n'ont cessé de se lamenter sur la pauvreté du budget de leur wilaya. Pourtant ,la loi et le code de la wilaya leur donnent des prérogatives en matière de développement du tourisme. Qu'en ont-ils fait ' Certains élus et responsables, à tous les niveaux, y compris sécuritaires, ne sont pas loin de considérer le tourisme comme «la yadjouz» (illicite).
Les élus locaux les plus malins se partagent, chaque été, les plages et les parkings, installent des racketeurs sur les sables et partagent avec eux le pactole récolté en été. En fait, la politique de la wilaya de Boumerdès en matière de développement dans le tourisme reste invisible comme celle du pays qu'on fait tourner en rond depuis des décennies.
Abachi L.


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