Algérie

L’après-protocole de Kyoto, la crise alimentaire et le développement de l’Afrique



Trouver des solutions communes contre le réchauffement climatique qui menace sérieusement la planète, régler la crise alimentaire, qualifiée par le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, de “catastrophe humaine” dans une lettre adressée au Premier ministre japonais, Yasuo Fukuda, réaffirmer les engagements des pays les plus riches de la planète pour l’aide à l’Afrique à travers la 4e Conférence internationale de Tokyo pour le développement africain (Ticad IV), l’accélération de l’achèvement des Objectifs du millénaire pour le développement à l’horizon 2015 et le soutien des efforts de paix au Proche-Orient, en Afghanistan et au Soudan, avec une motion sur la non-prolifération nucléaire en direction de la Corée du Nord, tels sont les grands thèmes qui domineront le sommet du G8 qui s’ouvre à Hokkaido du 7 au 9 juillet prochain. Dans une conférence de presse, organisée jeudi au ministère des Affaires étrangères à Tokyo, le directeur du département économique a souligné l’importance de la rencontre de Hokkaido d’autant qu’elle intervient dans un contexte international marqué par la crise alimentaire et l’augmentation des prix des matières premières, une situation qui se répercute aussi bien sur les pays riches que sur les pays en développement qui subissent de plein fouet les effets de la crise. Le Japon, qui a placé le règlement de cet épineux problème au centre de ses actions diplomatiques, veut sortir avec des mesures concrètes qui prendraient en compte la flambée du prix du baril dans la croissance mondiale. Les discussions entre les chefs d’État du G8 aborderont également, ajoute le responsable, la substantielle croissance de l’économie mondiale, du commerce, des investissements, de la protection de la propriété intellectuelle ainsi que la question de l’énergie et des ressources naturelles.
Quant à la problématique des changements climatiques, Tokyo pense d’ores et déjà à l’après-protocole de Kyoto qui doit expirer en 2012. Si ce dernier, qui n’a pas été signé par les États-Unis, responsables de plus de 30% de la pollution mondiale, doit aboutir à une réduction globale de 5,2 des émissions de dioxyde, le Japon considère que cet effort doit être complété pour le bien de toute la planète. Au-delà des projets en cours et qui concernent le secteur de l’automobile, Tokyo propose le Cool Earth Promotion Programme, qu’il considère comme l’après-Kyoto, afin de jumeler la croissance économique mondiale avec la protection de l’environnement, et ce, à travers l’utilisation des énergies renouvelable et d’autres technologies.
“Pour une société avec un minimum de carbone”, a insisté récemment le Premier ministre Fukuda, pour signifier que l’avenir du monde dépend désormais d’actes concrets.
Concernant les Objectifs du millénaire pour le développement, Tokyo affirme la poursuite de la promotion de cette stratégie dans les domaines de l’accès à l’eau potable et l’éducation, particulièrement la santé considérée comme le plus grand problème du siècle. Pour l’Afrique, il faut savoir que le Japon en a fait, depuis 1993, l’un des principaux axes de sa diplomatie à travers la Conférence internationale de Tokyo pour le développement (Ticad). À ce sujet, les participants, dont Ahmed Ouyahia, à la Ticad IV, qui a eu lieu en mai à Yokohama, ont salué l’engagement du Japon à établir un mécanisme de financement de 10 milliards de dollars vis-à-vis des pays en développement, et ce, pour moderniser les industries au moyen de transfert de technologie afin de protéger l’environnement. Une rencontre regroupera d’ailleurs les dirigeants africains, dont le président Bouteflika, avec les dirigeants du G8 afin d’aborder l’aspect concret du soutien en faveur du développement du continent noir.
D’autres questions seront également abordées, telles que le soutien au processus de paix au Proche-Orient, la situation en Afghanistan et au Soudan. Le Japon souhaite l’établissement d’un Peace Fostering Nation afin que la construction ainsi que la sauvegarde de la paix dans le monde soient un axe majeur de la politique du G8. Enfin, le dossier nucléaire nord-coréen et iranien s’invitera au sommet de Hokkaido, et le Japon, pays victime de la bombe atomique durant la Seconde Guerre mondiale, entend lancer un message fort afin que l’irréparable ne soit atteint.


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