L'APRÈS-PRESIDENTIELLE A DEJ COMMENCE

Désormais, l'on est dans le compte à rebours à «l'envers», dans la logique du «jour J+...», avec notamment cette large opposition disparate sur les accessoires mais qui se retrouve sur l'essentiel. Soit, constituer l'alternative au système dont les résultats du scrutin de ce jeudi sont perçus, par bien d'observateurs et d'acteurs politiques, comme la preuve tangible de son effritement.M. Kebci - Alger (Le Soir)Mais faut-il à tout ce beau monde faire abstraction, pour au moins une fois, de leurs différends idéologiques et autres considérations de simple leadership, pour se focaliser sur la meilleure manière à même d'établir le rapport de force nécessaire face au pouvoir. Ce dernier, dont il s'agit d'écourter la durée de vie, ne s'étant jamais retrouvé acculé dans ses derniers retranchements comme cette fois-ci.D'où l'impératif de s'inscrire dans l'après-scrutin, logique dans laquelle bien de partis et de personnalités, qu'ils soient participants ou boycotteurs de l'élection de jeudi, se sont inscrits bien avant avec un florilège de propositions et d'initiatives allant dans le sens de dépasser le «différend» d'appréciation des uns et des autres à l'égard justement de cette élection.Mais maintenant que le verdict est tombé, et que les uns se sentent comme confortés dans leur option de bouderie et que d'autres sont revenus de leurs illusions, l'heure est désormais à la conjugaison des efforts. Car il ne s'agit pas de tirer des glorioles, surtout que le scrutin de ce jeudi n'a pas consacré le changement auquel une grande majorité du peuple algérien aspire. Mais le taux de participation «convenu», cette fois-ci en haut-lieu, le plus faible dans une élection présidentielle même si l'opposition le trouve excessivement gonflé laisse, cependant, des «interstices» pour cette perspective. Des interstices qu'il faudra agrandir pour dépasser ce «système», ce qui ne saurait se concrétiser sans une transition que d'aucuns appellent de toutes leurs forces. Même le pouvoir s'est mis de la partie, certains des animateurs de la campagne électorale du président-candidat réélu ont fait la leur, cette initiative.D'où toute la précaution requise au risque de se voir «subtiliser» cette proposition, le pouvoir ayant pris le malin plaisir à diaboliser l'opposition, l'accusant de stérilité en matière d'initiatives avant d'en adopter certaines pour en décliner, dans une ultime phase, une copie pervertie aux antipodes de la version originale.Comme fut le cas notamment pour les fameuses réformes tous azimuts, lancées dans le sillage des révoltes ayant émaillé nombre de pays du voisinage.