Depuis l'annonce par la présidence sud-africaine de la détérioration de la santé de Mandela, le monde retient son souffle et espère un miracle. Un miracle semblable à celui réalisé par Madiba, à travers sa résistance jusqu'au renversement de l'apartheid. A 95 ans, Mandela a tout donné. Son corps qui a subit les souffrances des geôles sud-africaines, semble avoir appris à résister même à la mort qui le guette depuis quelques semaines. Devenu le symbole vivant de tout une nation et le mythe moderne de la probité, de la droiture, et de l'engagement pour les principes nobles, Mandela reste pour les millions de noirs sud-africains, l'espoir qui les fait vivre, qui les fait patienter, pour que leurs conditions sociales et économiques changent comme ont changé leurs conditions politiques. Si tous les Sud-Africains, noirs, métisses, blancs, indiens, considèrent Mandela comme une icône, il n'en demeure pas moins que les dirigeants de l'ANC qui gouvernent le pays, n'ont pas respecté à la lettre les orientations du premier Président noir, et ne l'ont pas pris comme exemple dans la gestion des affaires publiques. Si Mandela, au nom de la réconciliation nationale, n'a pas exigé un rééquilibrage économique entre Blancs et Noirs, lors de ses négociations avec les représentants des Afrikaners, et a veillé tout au long de son unique mandat présidentiel, à mettre en 'uvre les termes de l'accord de la réconciliation, ses successeurs auraient dû tout faire pour améliorer le quotidien des Noirs qui restent exclus du système économique dominé par les Blancs et la nouvelle nomenklatura de l'ANC. Face à cette réalité, les Sud-Africains noirs ne savent plus s'ils doivent admirer leur héros pour son dédain pour le pouvoir ou lui en vouloir de les avoir abandonnés aux vautours. Un vrai dilemme qui restera entier, tant tout ce qui peut être dit ne serait que pures spéculations.
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Posté Le : 24/06/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Ghezali
Source : www.latribune-online.com