Algérie

L'après- football



La Terre ne tourne plus autour d'un ballon de football comme elle le fait depuis juillet de l'année dernière pour les Algériens, pour d'autres peuples certainement. L'élimination de l'équipe nationale, prévisible faut-il le dire, dès le premier tour a déçu. S'il est vrai que l'on ne s'attendait pas à grand-chose au vu de la préparation de notre onze national pour un événement aussi important, il n'en demeure pas moins que tout un chacun caressait cet espoir fou de voir cette équipe, qui a fait tant rêver, décrocher un billet pour le second tour de cette Coupe du monde. Grande désillusion au détour d'une défaite qui est restée en travers de la gorge de millions de supporters qui se sont réveillés sans football, sans objectifs précis, sans canevas de travail.Les Algériens qui se sont mis au « vert » durant plusieurs mois se sont gargarisés de football jusqu'à mettre entre parenthèses leurs soucis premiers. La rue ne dramatisait plus les grèves des enseignants, l'année scolaire bâclée pour les potaches, les sit-in répétés de la classe ouvrière, la flambée des prix ou les scandales économiques. Le football a réussi ce miracle d'entretenir la paix sociale durant plusieurs mois au cours desquels les Algériens ne juraient que par la trajectoire du ballon rond. Cet intermède bien entretenu, soutenu et encouragé ne pouvait connaître d'autre issue que la mise à nu d'un rêve dont le verbe n'a presque pas de présent.Au lendemain d'une défaite consommée et d'une compétition qui n'attire plus personne, le retour sur terre est brutal. Le football, à la fois sport fédérateur et action qui permet de détourner les gens de leurs véritables préoccupations, ne meuble plus le quotidien des Algériens. L'élimination de leur équipe fétiche qu'ils ont câlinée depuis fort longtemps ne fait plus rêver même si certaines voix s'élèvent, timidement encore, pour demander de s'accrocher. Le quotidien de la vie qui nous rappelle nos problèmes dissimulés pour cause de Mondial reprend le dessus. L'après-football entre donc en jeu puisque le ballon troque sa place au couffin, une compétition que connaissent bien les Algériens, surtout en cette période de pré-Ramadhan où les acteurs font un mauvais spectacle car ils jonglent avec le porte-monnaie et les nerfs des consommateurs. En attendant d'autres événements pour mettre une fois de plus au « vert » toute une population, il serait bon de rappeler qu'il ne sert à rien de tricher si ce n'est pas pour gagner. L'après-football est parfois brutal, voire violent. Les stades en sont témoins !


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