La mémoire collective n'a retenu que les épisodes récents des épidémies qui ont emporté de nombreuses vies humaines. Pourtant, l'humanité n'a jamais connu une épidémie aussi dangereuse et dévastatrice que celle de la peste noire qui a sévi au Moyen Age.Selon les historiens, cette pandémie, appelée également peste bubonique, a causé, entre 1347 et 1353, 75 à 200 millions de morts en Europe, en Asie et en Afrique du Nord, sur une population totale estimée à près de 500 millions d'âmes.
L'humanité était au bord de l'extinction. Cet épisode, oublié aujourd'hui des hommes, a provoqué un tsunami à l'échelle planétaire sur les plans démographique, politique et social. En Europe, les différents royaumes ont dû pâtir de la famine, ce qui a eu pour conséquence la disparition du système féodal, avec la fin du servage et la désertification des grandes villes. Au Moyen-Orient, la peste a réduit l'empire byzantin en lambeaux, qui disparaîtra moins d'un siècle plus tard avec la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453. La recomposition du paysage géopolitique a également touché l'Inde et la Chine. C'est dire toute l'étendue des conséquences de la pandémie dans un monde moyenâgeux et inhumain.
Aujourd'hui, nous sommes devant un drame sanitaire inattendu, compte tenu des avancées technologiques et techniques dans le domaine médical.
Le Covid-19 est sur les traces de la peste bubonique, avec chaque jour un nombre élevé de victimes. Même s'il y a une lueur d'espoir avec le traitement préconisé par le professeur Raoult à base de chloroquine, la pandémie progresse à une vitesse alarmante. Les prévisions pour la découverte d'un vaccin, seul moyen de stopper le fléau, sont lointaines. Les grandes multinationales pharmaceutiques s'y sont engagées depuis peu avec à la clé le «jackpot» de plusieurs milliards de dollars. En attendant cette issue qui profitera en premier aux pays dits riches, le président américain, Donald Trump, a donné un aperçu sur la nature des relations internationales à venir. Elle ne préjuge rien de bon pour les pays du tiers-monde. Il y aura un après-Covid-19 qui risque de pénaliser les pays faibles.
L'Algérie est concernée au plus haut point, même si elle peut compter sur ses alliés traditionnels. D'où la nécessité pour le pouvoir actuel de consolider sa légitimité autour d'une Loi fondamentale fédératrice, fondée sur une justice indépendante et une expression libre. Une loi qui fait barrage aux tentations totalitaires et fascistes. Il faut s'y mettre sans perdre de temps, car il est urgent de donner des bases solides à l'Etat de droit et mettre toutes les conditions pour assurer une prospérité économique au pays. Pour que l'Algérie devienne un pays sur lequel il faut compter.
Posté Le : 13/04/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Tahar Messaoudi
Source : www.elwatan.com