Algérie

L'après-31 octobre des Palestiniens



Depuis quelques jours, il y a un avant et un après-31 octobre, jour de l'admission de la Palestine au sein de l'Unesco. Il a suffi d'un vote pour rendre plus clair un débat qui avait trop tendance à  se «bilatéraliser», au détriment bien entendu des Palestiniens, alors que le face-à-face a été faussé par des positions empreintes de parti pris, sinon de flagrante complicité en faveur d'Israël. C'est aussi une dangereuse banalisation en défaveur encore des Palestiniens, privés de moyens et toujours soumis à  d'incroyables pressions, même si, depuis des années déjà, ces mêmes Palestiniens font savoir qu'ils sont prêts à  toutes les privations, comme le prouve leur vote, en 2006, en faveur du mouvement Hamas, principal opposant aux négociations de paix. Il a suffi d'un bulletin de vote pour rappeler que leur cause ne relève pas de l'humanitaire et qu'ils étaient même prêts à  faire avec le chantage alimentaire exercé par Israël. Les moyens ne sont pas toujours ceux auxquels on pense généralement en temps de guerre, comme le prouve l'approche palestinienne. Il a suffi également d'un vote pour briser un carcan et rétablir la vérité. L'Unesco vient de le faire et, à  travers elle, la communauté internationale entend rappeler Israël à  ses obligations. Il a fallu du temps, mais l'effort en valait la peine puisqu'il s'est avéré concluant, comme le prouve ce mouvement de panique qui s'est emparé des Israéliens, mais pas uniquement d'eux, à  vrai dire. Un choix politique, même s'il en est qui ont tant fait pour que cette institution ne s'empare pas de cette question.
Comme l'atteste le débat qui a précédé le vote, dimanche, de l'Unesco, il y a une très nette évolution au sein de l'opinion internationale qui a replacé la question palestinienne dans son cadre naturel et anticipé sur le vote du Conseil de sécurité concernant l'admission de la Palestine au sein de l'ONU. C'est cette dernière qui est interpellée afin de rendre justice à  un peuple. Ou encore de ne pas s'arrêter à  un veto mais, au contraire, de reprendre l'initiative sur un dossier dans lequel sa responsabilité est pleinement engagée.
Les diplomates soulignent aussi de quelle manière l'initiative a échappé à  Israël et ses soutiens traditionnels, contraints désormais de réagir. Israël l'a fait à  sa manière habituelle, laquelle consiste en une intensification de la colonisation des territoires palestiniens et le blocage des avoirs financiers palestiniens. Nul doute que d'autres mesures du même genre suivront, c'est presque la règle dans les rapports entre Israël et les Palestiniens. Il ne fait pas de doute non plus que sur ce plan, les Israéliens disposeront encore de quelques appuis – encore un rapport qui entrave tout processus de paix sérieux – mais ils savent que la marge de manœuvre est devenue étroite depuis le vote de l'Unesco. C'est cela, en réalité, l'après-31 octobre, caractérisé par la montée au créneau de la communauté internationale qui s'est très nettement exprimée en faveur des Palestiniens. Cela change des tapes sur l'épaule et des sourires crispés.


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