Algérie

L'après 14 heures


L'après 14 heures
Réalité - Les enseignants disent néanmoins ne pas avoir les qualifications nécessaires pour enseigner le dessin ou la musique aux élèves.
L'allégement des horaires est certes une bonne chose en soi, estiment des directeurs d'établissements scolaires. Cependant, expliquent ces derniers, ils sont confrontés dorénavant à un vide qu'ils sont tenus de combler avec des activités extra-scolaires (musique, dessin, sport, voire théâtre'). «Nous avons reçu la décision ministérielle pour les nouveaux horaires, mais rien, pour l'instant quant au programme périscolaire. Nous n'avons ni enseignants qualifiés, ni manuels de programme en vue.
Pour ma part je suis en train d'organiser des activités pour les élèves qui restent jusqu'à 15h 30. J'ai d'ailleurs fait installer des postes de télévision dans chaque classe pour y diffuser des CD éducatifs. Les enseignants disent néanmoins ne pas avoir les qualifications nécessaires pour enseigner le dessin ou la musique aux élèves, je suis donc obligée de trouver un autre moyen en attendant de nouvelles mesures. Je n'ai pas le choix.
Quant au sport, je n'y pense même pas n'ayant pas d'espace adéquat pour cela. Je pourrai y penser le jour où on me donnera la salle omnisports voisine», nous dit la directrice d'une école primaire à Alger. Celle-ci a ajouté qu'«une réunion des inspecteurs de l'Académie se déroule aujourd'hui même pour clarifier justement ces nouvelles mesures afin d'apporter plus d'éclairage». Chabha, une maman de deux enfants, a dû «convertir» son fils de sept ans après une année de scolarité dans l'école publique vers l'école privée.
Les raisons évoquées sont, certes multiples, mais le réaménagement des horaires est l'élément phare de sa décision. «Terminer les cours à 14h 30 pose un réel problème pour les couples qui travaillent. Sans encadrement, les enfants passent leur après-midi, soit à jouer dehors, soit à s'ennuyer». «Le ministère a annoncé qu'après 14h 30, les élèves auront des activités de distraction, tel le dessin, la musique ou le sport, mais franchement, nos écoles disposent-elles de moyens adéquats pour ces activités '», s'est-elle interrogée. Et de répondre aussitôt : «Non. L'Etat n'a jamais pensé à mettre à la disposition des écoles de telles infrastructures ou de moyens qui permettent de bien gérer l'après 14h 30». Ainsi, la confusion semble totale pour l'ensemble de la famille de l'Education nationale. Des parents d'élèves contents, d'autres mécontents, certains désemparés, des directeurs d'établissements scolaires livrés à eux-mêmes, jusqu'à la tutelle qui ne cesse de promettre des activités périscolaires qui ne viennent pas' bref la solution idéale, pour tous, n'est pas près d'être apportée. En attendant, les élèves continuent d'être les «cobayes» de ces laboratoires qui n'en finissent pas dans l'Education nationale.
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