L'éternelle crise du carburant, dont l'origine est bien évidente en cette région extrême ouest du pays et qui persiste depuis plus de 20 années, s'accentue durant l'été à cause d'une demande ponctuellement forte dans l'Est marocain, avec l'afflux massif de vacanciers vers l'un des principaux pôles touristiques du royaume, en l'occurrence Saïdia.
C'est en cette période que le « cours » du jerrican de 30 litres (baril illicite) connaît son pic. Si celui-ci se négocie entre 700 et 800 dinars pour le gasoil hors période estivale, actuellement il est cédé à 950 dinars à Maghnia et ses environs et à plus de 1.000 dinars dans les localités frontalières, alors que son prix légal dans les stations est de 411 dinars.
S'il est clair que c'est cet important gain illicitement soutiré qui est à l'origine de la crise sur le carburant classique (essence et gasoil), la pénurie relative du Sirghaz, qui n'est pourtant pas encore concerné par le trafic, demeure inexpliquée pour l'automobiliste qui est confronté aux mêmes difficultés pour s'en approvisionner.
La chaîne est inévitable au niveau des stations qui sont prises d'assaut bien avant l'arrivée du camion-citerne, car les «hallaba» en particulier en sont avisés, téléphone mobile aidant, par « certains complices » qui doivent évidemment y trouver leur compte. «On ne comprend toujours pas les raisons de la pénurie du Sirghaz. Les transporteurs, principalement, vivent rudement cette indisponibilité à cause de laquelle ils sont contraints de se déplacer à Sebra, voire à Tlemcen, ou se «taper» une chaîne interminable quand cette précieuse énergie est disponible», dira un transporteur de voyageurs, lequel se dit fatigué par la profession à cause de ce « fléau » devant lequel les hauts responsables se montrent impuissants ou du moins pour minimiser les déboires qu'il peut engendrer aux citoyens.
«Pour éviter le problème du gasoil, j'ai échangé mon véhicule contre un autre roulant au Sirghaz. Et voilà que maintenant je me heurte au même problème d'indisponibilité de ce produit, qui pourtant ne passe pas à l'autre côté de la frontière», dira cet automobiliste. Il ajoute que «je suis obligé maintenant de me rabattre sur le marché parallèle où je paie le litre d'essence au double de son prix».
La raison à cette pénurie réside, selon certains propriétaires et gérants de stations, à la mise en congé d'une bonne partie du personnel, notamment les chauffeurs des camions-citernes de transport, ce qui a réduit l'approvisionnement des stations à 10.000 litres tous les 2 jours alors qu'il était de 12.000 litres quotidiennement. La région de Maghnia accuse donc un déficit de plus de 50% en une période où le flux de véhicules a plus que quadruplé, ce qui évidemment complique davantage la situation et aggrave le déficit.
A la DMI, c'est le «silence radio». Cette dernière contactée pour en savoir davantage, c'est au classique bouche cousue qu'on a eu droit. Dans un premier temps de la part de la responsable chargée des stations-service, celle-ci affirme effectivement que la crise du Sirghaz existe bel et bien mais qu'elle ne peut en donner les causes sans l'aval de son chef de service ! L'intérimaire du DMI, quant à lui, nous a déclaré qu'il n'est au courant de rien et qu'une probable explication nous sera communiquée dans... 4 ou 5 jours.
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Posté Le : 23/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Cheikh Guetbi
Source : www.lequotidien-oran.com