Algérie

«l'approche des familles est une étape cruciale à ne pas négliger»



Vous venez de bénéficier d'une formation dans un établissement hospitalier français spécialement pour l'approche des parents. Pensez-vous être en mesure de convaincre les familles 'Ma formation dans l'établissement français m'a fait beaucoup de bien, cela m'a permis d'assister à toute la chaîne et les étapes du prélèvement. L'approche des familles était une étape cruciale à ne pas négliger, il fallait d'abord comprendre le mécanisme et la logistique qui a été mise autour du prélèvement d'organes sur patient en état de mort encéphalique, puis rentrer dans le vif du sujet, c'est-à-dire le but de ma formation qui était de suivre toutes les étapes du prélèvement : du diagnostic clinique et paraclinique de la mort encéphalique du donneur potentiel jusqu'à l'approche des familles, puis le prélèvement s'il y a eu acceptation des familles.Pour arriver à avoir l'acceptation des proches du donneur potentiel, ce n'est pas l'affaire de la coordinatrice seulement, cela dépend de toute une équipe pluridisciplinaire dont le premier maillon de la chaîne est le médecin réanimateur qui déclenche tout le processus du prélèvement.La coordinatrice a un rôle primordial dans l'approche des familles. Pensez-vous que tous les moyens sont fournis pour assurer cette lourde tâche 'Certes, la coordinatrice a un rôle primordial dans l'approche des familles, et pour cela il faut se baser sur la formation, «la vraie», c'est-à-dire vivre de réels cas de prélèvement et acquérir les compétences d'une coordinatrice qualifiée et professionnelle. Les compétences doivent être d'ordre relationnel, psychologique, organisationnel et pédagogique, c'est la valeur ajoutée d'une coordinatrice de prélèvement d'organe capable d'avoir une approche en toute sérénité et accompagner les familles dans leur deuil. La formation théorique est aussi importante, mais si elle n'est pas accompagnée par un vécu de cas de patients et une persévérance sur le terrain elle reste incomplète.Le don d'organes semble difficile à être accepté par les familles algériennes. Quelles sont les raisons évoquées à leur approche lors des simulations organisées au niveau de votre établissement 'Il faut dire qu'il y a un manque de sensibilisation dans les mosquées, dans les écoles et les universités. Lors des simulations et au-delà, l'approche a été faite par des médecins ; moi, personnellement, je ne suis pas du tout intervenue dans cette procédure. Les familles n'assimilent pas encore le fait qu'un patient soit mort sur le plan cérébral et qu'il continue toujours à respirer ; or, il est maintenu en vie seulement grâce aux appareils (respirateur). Je pense que dès lors qu'on met les familles face au décès de leur proche, la mort reste amère, quelles que soient les circonstances, le deuil est imposé.Nous savons tous que le deuil est quelque chose de très personnel et est vécu différemment par chacun de nous. Souvent, le travail de deuil n'est pas engagé et tarde à arriver et c'est à ce moment qu'intervient le rôle de la coordinatrice dans l'accompagnement des familles. Il ne s'agit pas de convaincre les familles ni de les harceler, mais le souci réside dans un réel problème de santé publique qui peut concerner tout citoyen algérien.




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