Algérie

L'approche algérienne en faveur du dialogue, seule voie à même de résoudre la crise en Libye



Le politologue Slimane Aradj a affirmé, mardi à Alger, que l'approche algérienne de rejet de l'ingérence étrangère en Libye et appelant à faire prévaloir le dialogue inter-libyen était la seule voie à même de permettre le règlement de la crise politique dans ce pays voisin."La crise en Libye est devenue source d'inquiétude pour les pays du voisinage en particulier au regard des implications de l'ingérence étrangère et de la confrontation des intérêts dans ce dossier épineux et complexe", a estimé Dr. Aradj, enseignant en Sciences politiques et relations internationales à l'Université Alger 3, lors d'une conférence-débat sur le thème de l'"approche algérienne pour le règlement de la crise libyenne", organisée au Forum du quotidien arabophone "Ech-Chaâb".
Expliquant que ce qui fait perdurer la crise et empêche un rapprochement de vues entre les parties du conflit "ce sont les tentatives de faire pencher la balance en faveur d'une partie contre une autre ", le conférencier a relevé que "l'aggravation de la crise a de graves répercussions sur toute la région.
"Le lancement de la bataille de Tripoli a remis la Libye à la case départ et c'est là une vérité à dire sans vouloir accuser quiconque car tout le monde est responsable de ce qui se passe en Libye", a-t-il estimé affirmant que la lutte contre le terrorisme "exige les institutions d'un Etat fort où la prédominance est à la logique de loi et non à celles des bandes et des groupes armés".
Il a déploré, dans ce contexte, "les fonds injectés pour créer une nouvelle réalité afin de modifier le rapport des forces et isoler la tribu, qui est l'une des composantes de la société libyenne, et qui avait un rôle fondamental et actif dans le pays".
Evoquant le rôle axial de l'Algérie dans le règlement de la crise libyenne, Dr. Aradj a rappelé que "l'Algérie était opposée, depuis 2011, au règlement de comptes entre forces étrangères sur le territoire libyens".
Cette position "est des plus honorables" à l'égard de la cause libyenne, a-t-il affirmé précisant que "l'Algérie traite avec les pays et les institutions et non avec des groupes et des mercenaires".
Il a mis en avant, dans ce sens, les efforts diplomatiques et les rencontres tenues récemment à Alger, notamment la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye (Algérie, Tunisie, Egypte, Soudan, Tchad, Niger), tenue en janvier dernier et qui a également vu la participation du Mali.
Pour le conférencier, "le retour à la solution politique en Libye est primordial face aux tensions et à l'insécurité qui règnent dans ce pays et devant les atermoiements des grandes puissances à l'égard de ce dossier".
"Une telle solution est d'autant plus pressante que le marché informel en Libye est devenu une source de financement pour les milices et les mercenaires et un outil de déstabilisation", a-t-il ajouté.
Selon M. Aradj, la crise libyenne ne se résume pas à la dichotomie entre le maréchal Khalifa Haftar et le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen, Fayez Al-Sarraj, car, a-t-il dit, "la Libye est représentée par tous les Libyens", d'où "la nécessité qu'ils soient tous associés aux efforts en faveur de solutions durables et d'une réconciliation à même de rétablir la stabilité et de mettre fin à l'effusion de sang dans ce pays".
Le conférencier a, par ailleurs, souligné l'importance des réunions de la Commission militaire conjointe libyenne, dont les travaux ont débuté lundi à Genève sous les auspices des Nations Unies. Elle est formée de cinq officiers représentant le GNA de Fayez Al-Sarraj reconnu par l'ONU et de cinq officiers issus du camp du maréchal Khalifa Haftar.
Pour rappel, lors de la Conférence de Berlin sur la Libye, les parties internationales avaient convenu de mettre en place une commission militaire conjointe libyenne pour définir sur le terrain les conditions d'un cessez-le-feu.


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