L'apprentissage artistique, l'autre défi à relever

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

La scène artistique qui se destine aux enfants attend toujours les jours meilleurs tant promis. La tutelle, qui prétend miser sur ce potentiel, devrait associer les ressources humaines de qualité au travail des associations, en vue de permettre aux jeunes enfants d'acquérir une bonne formation académique. Il est vrai que le ministère de l'Education a introduit des cours d'animation artistique dans le programme scolaire du cycle primaire. Mais, dans la réalité, cette initiative n'a pas donné les résultats escomptés. «C'est du n'importe quoi», dira un instituteur. «Il n'y a pas une feuille de route bien claire sur les activités à dispenser aux élèves. Et puis, pour ce faire, il faut disposer de spécialistes, si l'on veut jeter les bases d'un bon apprentissage artistique. Sans quoi, ces séances n'auraient aucun impact et aucune utilité, si ce n'est garder les potaches en classe, comme pour une seconde récréation», a-t-il expliqué. Toutefois, cet avis n'est pas partagé par tous. «Initier les enfants à l'apprentissage artistique, fut-il superficiel, est déjà bon signe. Car l'école ne pourra remplacer les instituts spécialisés. Elle joue un autre rôle, qui est celui de l'enseignement avant tout», soutiennent des cadres de l'éducation.S'agissant de l'activité artistique, les enfants Constantinois n'ont pas à se plaindre et sont relativement bien servis. Ses deux Maisons de la culture, son théâtre et toutes les associations qui versent dans le créneau arrivent à animer la scène pour les enfants. Toutefois il n'existe pas une continuité dans les activités qui sont souvent programmées pour marquer tel ou tel événement.

Vers la création d'un atelier de danse
La direction de la Culture de la wilaya s'efforce, elle, de boucher les trous avec les moyens dont elle dispose, en animant des ateliers au sein de ses structures. Dessin et musique s'y côtoient. Des animateurs, engagés via l'Agence nationale pour l'emploi (Anem) et des enseignants bénévoles assurent les cours. «Au Palais de la culture Malek- Haddad, un atelier de dessin est ouvert aux apprentis. Il active sans interruption. Notons, aussi, l'ouverture d'un espace d'écriture pour la même catégorie», dira le directeur de la Culture. Pour l'année en cours, l'organisme s'apprête à mettre sur place une nouvelle formation artistique. Il s'agit d'un atelier spécial ballet pour enfants. «Par le biais des associations, cette école verra le jour», assure le directeur. Parmi les partenaires qui animeront le futur atelier, on citera le concours de la classe des ballerines sise à la cité Boussof, qui compte une trentaine de jeunes danseuses, âgées entre 5 et 16 ans. Le professeur, Mme Z. Biter assure les cours de danse dans cet espace, qui lui a été octroyé au vu du sérieux et de la qualité du travail qu'elle accomplit pour l'apprentissage de cet art, qui est nouveau sur la scène Constantinoise, d'où l'intérêt de la direction de la culture pour le lancement de cet atelier qui permettra d'offrir à un plus grand nombre d'enfants l'occasion de découvrir la danse. L'intérêt pour l'éveil artistique des enfants a, de tout temps, été évoqué par les responsables du secteur, qui ont multiplié les actions relatives à la lecture, comme la manifestation «Lire en fête» qui marquera, cette année, sa 2ème édition, ou encore la bibliothèque ambulante, qui sillonne les municipalités. «Nous disposons de 5 300 ouvrages, dans les rayonnages des deux bibliothèques de la Maison de la culture Mohamed El Aïd El Khalifa et le Palais de la culture Malek-Haddad, dont 1 100 consacrés aux enfants. En outre, la Bibliothèque nationale nous a dotés de 80 000 ouvrages, qui seront répartis sur l'ensemble des bibliothèques municipales», indiquera le responsable de la culture.