L'apport des Européens à la Guerred'Algérie mis en exergue « Solidarité en action » de Kader Benamara et Fritz Keller présenté dans la capitale autrichienne

M. Benamara a estimé que dans les temps troubles et inquiétants que vit aujourd'hui l'humanité, on observe, à travers le monde, une attitude égoïste, davantage préoccupée par l'appât du gain à tout prix plutôt que par le sort des autres. Cette attitude, encouragée par le néo-libéralisme ambiant, loin de réduire les inégalités sociales, la pollution, le gaspillage, la course effrénée aux armements, et bien d'autres maux, les exacerbe. « Il est alors quelque peu réconfortant de rappeler un temps où des hommes et des femmes se sont comportés autrement et ont pris la défense de bonnes causes. C'était dans les années 1950 et le début des années 1960, le siècle dernier », a-t-il affirmé. L'une de ces braves gens qui se sont soulevés parfois contre leur propre pays pour dire non à la colonisation et à l'exploitation, Karl Blecha, a participé à la présentation de « Solidarité en action ». Il a rappelé, lui, le parcours des patriotes algériens qu'il avait connus, dont Hafid Keramane, représentant du FLN à Bonn, en Allemagne de l'Ouest, et Mouloud Naït Belkacem, qui lui succédera à ce poste. Homme politique, membre du parti socialiste et ancien ministre de l'Intérieur, Blecha est actuellement président de l'organisation européenne des Seniors et membre du comité de parrainage du tribunal Russel sur la Palestine. Il a également été organisateur, en 1958, du comité de soutien pour les réfugiés algériens. Etait aussi présent à cette rencontre Johann Moser, président de l'association algéro-autrichienne et ancien député au Parlement autrichien. L'histoire des réseaux d'aide a été aussi retracée succinctement dans ce livre qui donne un aperçu sommaire de leurs actions et de leur engagement. C'est un hommage rendu à des hommes et à des femmes qui ont tendu la main aux Algériens à une époque sombre de leur histoire. « Ces combattants de la liberté » s'étaient dressées contre le système colonial et s'étaient opposés à la guerre menée contre le peuple algérien. Ils venaient de divers pays européens, dont l'Allemagne, l'Italie, la Hollande et la Belgique et comprenaient des chrétiens, prêtres et laïcs, des intellectuels, des écrivains, des journalistes et des parlementaires. Ils avaient en commun, même s'ils étaient venus de divers horizons, l'amour de la liberté et le respect de la personne humaine. Un documentaire, réalisé par Erika Fehse, a été, par ailleurs, projeté à cette occasion. Il a permis au public viennois de découvrir un certain Winfried Muller, plus connu dans notre pays sous le nom de guerre de Si Mustapha El Ouazani. Allemand d'origine, et ayant grandi en Autriche, il a participé à la Révolution. Ses premiers contacts avec le Front de libération nationale remontent à 1954, année à partir de laquelle il s'impliquera essentiellement dans la mise en place d'un réseau de rapatriement de légionnaires déserteurs. à l'indépendance, il a occupé plusieurs postes dans la presse et la protection de la nature. écologiste convaincu, il a pu convertir à la protection de l'environnement de nombreux adeptes. Le 9 octobre 1993, il mourut à Tamanrasset alors qu'il était en train de préparer la réalisation d'un documentaire sur le Hoggar. Il a été enterré au cimetière de Tamanrasset selon son v'u. La projection du documentaire a été suivie d'un récital de chansons engagées, interprétées par Helga Porpaczy. Un diaporama de photos prises par un photographe autrichien qui qualifie la photo d'« outil de rapprochement entre les peuples » a été exposée à la même occasion.