L'appel du président Rohani

Le président iranien Hassan Rohani a appelé, hier, les pays musulmans à agir afin de « corriger l'image de l'Islam dans l'opinion publique mondiale », soulignant que la grande majorité « de la violence, de la terreur et des massacres » a eu lieu dans le monde islamique. « Nous devons éliminer l'image négative de l'Islam dans le cyberespace et l'espace réel d'aujourd'hui », a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé à l'ouverture d'une conférence internationale consacrée à « la crise actuelle du monde islamique ». Il a noté que la grande majorité « de la violence, de la terreur et des massacres avait malheureusement lieu dans le monde islamique en Afrique, Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie occidentale ».« Nous devons nous lever contre l'idéologie et le discours de la violence » propagés par les groupes armés tels que l'organisation terroriste autoproclamée « Etat islamique » (Daech/EI) et « nous unir », a-t-il dit. Il a invité ensuite « tous les Etats islamiques dans la région et au-delà » à agir en ce sens. Se demandant « combien de bombes et de missiles avaient été achetés aux Etats-Unis au cours de cette dernière année », il a estimé que si l'argent ainsi dépensé avait été « distribué au musulmans pauvres » il n'y aurait pas « de gens qui vont se coucher affamés ». Si des groupes comme Daech « peuvent recruter des soldats, c'est à cause de la pauvreté matérielle et culturelle » qu'il convient d'éliminer « de la société islamique ». « Pendant des années et des années, nous avons parlé d'unité », mais, selon lui, elle est impossible « sans connexion économique du monde islamique ». « Nous devrions savoir que la terreur et le terrorisme ne seront pas détruits par les bombes », a estimé le président iranien en affirmant que les conflits dans la région profitaient à Israël et aux « antimusulmans ». Il est à rappeler que le président iranien, Hassan Rohani, devrait effectuer sa première visite au Vatican et y rencontrer le pape François, dans la deuxième moitié de janvier. Le geste témoigne ainsi de la nouvelle politique d'un pays aux premières lignes dans la lutte contre le terrorisme et devenu un acteur incontournable dans le jeu géostratégique au Moyen-Orient.