Algérie

L'appel de détresse



L'appel de détresse
Les agences de voyages exerçant dans le sud du pays tirent la sonnette d'alarme. La majorité d'entre elles ont mis la clé sous le paillasson. Après avoir sollicité les autorités, des agences de six wilayas du sud (Adrar, Bechar, Ouargla, Tamanrasset, Illizi et Ghardaïa) ont adressé une plateforme de revendications au ministre du Tourisme. Ces agences souhaitent des facilitations dans les procédures d'obtention des visas aux touristes étrangers, la baisse de la tarification du transport pour les touristes locaux en provenance du nord du pays et l'effacement des dettes des agences des wilayas de Tamanrasset et Illizi qui s'élèvent à 8 milliardsde centimes.chute libreDepuis 2010, les agences de voyages travaillent à perte et leurs chiffres d'affaires ne font que s'amenuiser. La courbe des recettes a, ainsi, pris une tendance baissière, ont indiqué des responsables d'agences. A l'approche de la fin de l'année, peu de réservations sont enregistrés, principalement par les nationaux. Djanet qui drainait, en cette période de l'année, de nombreux touristes férus des paysages féeriques de Tadrart rouge, dans le sud du Parc national du Tassili N'Ajjer ou de l'ancien village d'Ehrir ou encore des fabuleuses oasis, n'a enregistré pour le réveillon 2015 aucune réservation de l'étranger. C'est ce qu'a affirmé le directeur de l'agence Tamrit à Djanet, Bendahane Baba. « Depuis février 2010 nous n'avons pas reçu de touristes étrangers. Notre chiffre d'affaires a chuté de 90%. Auparavant, nous accueillions annuellement entre 5.000 et 6.000 touristes soit une moyenne de 120 personnes par semaine alors qu'actuellement nous peinons à regrouper 20 à 25 touristes nationaux par an », se plaint-il, soulignant que 29 agences exercent à Djanet. Pour les nationaux, ce sont les frais de transport ajoutés à ceux de l'hébergement qui les découragent. « Avec un billet d'avion Alger-Djanet à 27.000 DA, en sus des frais d'hébergement qui commencent à partir de 5.000 dinars la nuitée, le séjour revient cher », souligne-t-il. Et pour ne rien arranger, « les infrastructures d'hébergement et de services laissent à désirer », reconnaît-il, précisant que dans cette région, les bivouacs sont les plus prisés par les touristes. La situation sécuritaire ne constitue pas la seule cause du recul du flux des touristes étrangers. Bendahane Baba déplore aussi les lourdeurs administratives dans l'octroi des visas. « Pour l'obtention d'un visa, l'agence doit passer par un long processus. Nous devons faire la demande au directeur du tourisme. Celui-ci l'envoie à son tour au wali pour validation. Ensuite, le wali l'adresse au directeur du tourisme qui, à son tour, la soumet au ministère des Affaires étrangères, un processus qui prend un temps énorme et engendre un manque à gagner important », se plaint-il. Ces embûches sont également soulevées par le responsable de l'agence Mezrirehe, Ahmed Zegri exerçant à Illizi. « Même le tourisme domestique ne fait pas vivre », déplore-t-il. Même topo dans la wilaya de Tamanrasset. Le tourisme réceptif a été, selon Bassoudi Nadjem, responsable de l'agence Walene et secrétaire générale de l'association des agences de voyages de Tam, frappé de plein fouet. « Le tourisme dans cette région va de mal en pis, les 60 agences de voyages exerçant dans cette région appellent à la réouverture des sites touristiques. Car après leur fermeture en février 2010, le secteur du tourisme n'est plus rentable », affirme-t-il. Bassoudi Nadjem dit ne pas comprendre la raison de la fermeture des sites les plus prisés par les touristes comme le Tassili Hoggar, le Hoggar, le Tafadest, alors qu'ils se situent au moins à 500 kilomètres des frontières, ajoutant qu'il suffit seulement de les sécuriser. « Si nous appelons à la réouverture de ces sites c'est que nous sommes conscients qu'il n'y a pas de risques », ajoute-t-il. Selon lui, à cause de cette fermeture, de nombreux postes d'emploi ont été supprimés. Le plateau du Tassilli à Djanet est par contre fermé à la demande des agences de voyages. « Nous avons demandé sa fermeture par précaution car il se situe à 80 kilomètres de la frontière libyenne », souligne Bendahane Baba.




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