Accords suspendus, ambassadeurs sans lettres de créance et audiences au compte-goutte ; depuis qu'il est diminué physiquement, le chef de l'Etat n'arrive plus à assumer son rôle de diplomate en chef du pays. L'appareil diplomatique se trouve ainsi partiellement paralysé.Selon des sources diplomatiques, des dizaines d'accords bilatéraux sont actuellement bloqués.
La raison ' Ces accords doivent être paraphés par les chefs d'Etat. Or, depuis quelques années, l'activité diplomatique d'Abdelaziz Bouteflika est essentiellement épistolaire. Depuis 2012, le chef de l'Etat n'a effectué aucune visite officielle en dehors des frontières nationales. Un vrai problème pour les représentations diplomatiques qui se trouvent dans l'impossibilité de faire aboutir des accords bilatéraux qui doivent être signés par les chefs d'Etat. À la question de savoir si le chef de l'Etat peut déléguer un autre responsable, une source diplomatique indique que "cela est impossible". "Comme l'Algérie, certains pays exigent la réciprocité. Quand un accord doit être signé entre les deux chefs d'Etat, c'est entre les deux présidents", indique un cadre d'une grande ambassade installée à Alger. Cela peut d'ailleurs concerner des Etats lointains comme des pays "amis" avec l'Algérie.
Si le chef de l'Etat parvient à se faire remplacer par le Premier ministre dans certains sommets internationaux, la Constitution ne lui permet pas de déléguer certains pouvoirs, symboliques soient-ils.
C'est le cas de la réception des lettres de créance des ambassadeurs étrangers. Ils sont plus de 40 ambassadeurs à ne pas avoir réussi à présenter leurs lettres de créance. Certains sont venus, puis repartis au terme de leur mandat sans pouvoir rencontrer le chef de l'Etat algérien. Certains représentent de grands pays comme les Etats-Unis, la France, la Pologne, la Chine ou encore l'Espagne. Si ces ambassadeurs peuvent activer normalement puisqu'ils ont présenté des "copies des lettres de créance" au ministre des Affaires étrangères, ils sont face à un blocage protocolaire. Ils ne peuvent pas, en effet, rencontrer un président étranger de passage en Algérie. Quoique le problème se pose avec moins d'acuité, puisque, "de toute façon, notre Président n'a plus d'activité", rappelle un ancien diplomate algérien parti à la retraite.
Plus que cela, il semblerait que même les ambassadeurs algériens qui partent en mission à l'étranger ne prennent pas tous leurs lettres de créance, ces "ordres de mission" que doit impérativement signer le président de la République avant qu'un de nos ambassadeurs ne prenne son poste dans une capitale étrangère. Ces faits révèlent, en effet, que l'Algérie est "sous-représentée" sur la scène diplomatique internationale depuis que le chef de l'Etat ne peut plus se déplacer, comme l'a souligné un ancien ministre. De son côté, le RCD a récemment relevé que la voix de l'Algérie était "inaudible" dans les rencontres internationales. Malgré une telle situation, des voix se sont mises à appeler le président Bouteflika à briguer un nouveau mandat. Un cinquième d'affilé auquel appellent notamment le RND du Premier ministre, le FLN, le parti du Président lui-même, et les partis qui gravitent autour du pouvoir, à l'instar de TAJ d'Amar Ghoul.
Ali Boukhlef
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Posté Le : 30/06/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Boukhlef
Source : www.liberte-algerie.com