Silencieuse voire inexistante tout le long de l'année, loin de la réalité du terrain et n'intervenant jamais pour appeler à sanctionner les nombreuses infractions sur la qualité, les prix, le conditionnement, la transformation et l'absence d'hygiène dans les lieux de consommation et de commercialisation, l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE) fait parler d'elle ces derniers jours.Comme de tradition, elle le fait à la veille du Ramadan comme pour se refaire une virginité. Présidée de tout temps par un fonctionnaire du ministère du Commerce (généralement un chef de service au gré du système tournant), cette association ne fait jamais de vagues quand il s'agit d'interpeller les services du ministère du Commerce. Elle ne réagit pas à la spéculation sur les produits subventionnés comme la semoule, la farine, le lait en sachet. Cette spéculation a été signalée par de nombreux citoyens au directeur du commerce d'Annaba. Sa réponse est constamment la même : «Je vais tout de suite désigner des inspecteurs pour vérifier et éventuellement sévir contre le commerçant spéculateur.» Il s'agit d'un moyen poli de rabrouer ceux qui le sollicitent pour faire intervenir ses brigades de contrôle. Vainement puisque celles-ci sont de tout temps invisibles sur le terrain. Pourtant, au directeur en question, les citoyens signalent clairement et avec précision l'adresse des magasins d'alimentation générale en infraction. A l'image de celui de la cité 11-Décembre à proximité de Souk Ellil d'Annaba. Apparemment, jouissant de l'impunité, ce commerçant n'a jamais été inquiété un tant soit peu. Impunité aidant, il continue de sévir au gré de son humeur du jour. Les prix des produits subventionnés sont majorés de 10 à 30%. Pour peu qu'ils soient sous pression, les prix augmentent de 50% «C'est à prendre ou à laisser. Vous pouvez aller vous plaindre à qui vous voulez», répondent comme dans un refrain ces commerçants véreux aux consommateurs qui tenteraient une quelconque réflexion. Les infractions de la majorité des commerçants (alimentation générale, viandes blanches et rouges, huile de table, lait, pain...) ne sont pas limitées aux prix. Il y a également le conditionnement et l'exposition des produits alimentaires. Majoritairement, ils sont à la portée des mains souillées. D'autres produits sensibles ne sont pas mieux lotis. Ils sont quotidiennement au contact direct des bouches d'évacuation des eaux usées et de la saleté. Celle-ci caractérise les étagères et les moyens de conservation et de conditionnement. En fait, la dernière sortie de l'APOCE est malvenue. Elle est qualifiée de tentative de justifier son existence pour le versement de la convention annuelle. Sous d'autres cieux, ses membres auraient été appelés à siéger dans les réunions officielles (comme la tripartite) pour donner son avis sur le niveau de vie des citoyens. On leur a préféré les apparatchiks de la Centrale syndicale qui, depuis des décennies, n'ont plus de base des travailleurs. Pour l'heure, sous l'argument de préparation de l'assemblée générale élective, des agents sont désignés à pérenniser la mainmise de l'UGTA. C'est dire qu'en ciblant les conditions de stockage des bouteilles en plastique de boissons gazeuses ou d'eau minérale, l'association tire la couverture à elle. Telle est, en tout cas, l'interprétation à accorder au communiqué portant sur le lancement de la campagne de sensibilisation sur les conditions de stockage et de transport des bouteilles en plastique sous le slogan «Stop ... ne me fais pas boire du poison». Dans les restaurants, crèmeries, boulangeries pâtisseries, boucheries, chez les aviculteurs (ces dernières 24h, le poulet de chair a augmenté de 60%) et autres commerces, chaque acteur de ce secteur prépare son scénario du ramadan. Les uns en déstockant les produits périmés pour après rafraîchissement de l'emballage, les remettre en vente, les autres pour faire de la spéculation un film quotidien quitte à aller le soir faire amende honorable auprès des vrais croyants. Quant à l'argument des toxiques néfastes générées par le mauvais transport des boissons, il ne faudrait pas être un laborantin pour démontrer que faute de contrôle, chaque commerçant dispose dans ses stocks et à la vue des consommateurs de plusieurs dizaines de produits dangereux qu'il met à la vente même s'il sait que ces produits sont, à moyen ou long terme, néfastes à la santé.
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Posté Le : 30/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com