Alors que le ronflement est désagréable, l'apnée du sommeil dépasse cette humeur et met en danger la vie des personnes qui en sont atteintes dès lors que leur respiration est interrompue moult fois durant leur nuit de sommeil. «Une pause respiratoire supérieure à 10 secondes pouvant se produire une centaine de fois par nuit.» C'est ce qui définit l'apnée du sommeil. Ronflement et arrêts respiratoires nocturnes alertent encore sur la présence du syndrome. D'autres indicateurs peuvent s'y ajouter : somnolence au cours de la journée, irritabilité, troubles de la concentration. En Algérie, près de 6% de la population en est atteinte, selon des indications établies par les servicessanitaires de la capitale au terme d'une enquête menée il y a trois années. Cette pathologie obstruant les voies aériennes et menant parfois droit vers la mort subite est sous diagnostiquée à l'échelle nationale faute d'une spécialisation à part entière. Les cliniciens en sont conscients : «Il n'y a pas de services adaptés et suffisants à travers le territoire. Au vu de l'incidence, il est nécessaire de mettre en place des laboratoires aptes à prendre en charge initialement les premiers symptômes. Sans omettre de dégager dans le cursus des formations appropriées», selon les spécialistes en pneumo?allergologie, indiquant que la maladie ou le trouble touche les plus particulièrement les hommes âgés entre 30 et 60 ans. Ronfler est certes incommodant, mais pas aussi dangereux que d'être affecté d'une apnée du sommeil : «Durant une crise d'apnée, la concentration d'oxygène dans l'organisme peut diminuer considérablement, et celle du gaz carbonique augmente : cela crée un déséquilibre que le c?ur doit compenser en travaillant plus fort.» Malheureusement, déplorent lesmédecins, la plupart des personnes souffrant d'apnée du sommeil ignorent leur état. Ainsi, des services éveillés à travers le monde leur proposent unauto- quiz afin de les sensibiliser sur les risques. La personne est ainsi sujette à un questionnaire soulevant divers points, dont le ronflement, la fatigue au réveil, le surpoids, l'étouffement pendant le sommeil... En présence de l'un de ces facteurs, il est nécessaire de consulter un médecin pour entamer le diagnostic.Ce dernier repose sur des questions précises qui déterminent en premier lieu des symptômes avant de procéder à un examen physique débouchant sur l'état des voies aériennes selon qu'elles soient bouchées ou non. Des tests de la fonction cardiaque sont demandés aux patients pour vérifier si l'apnée du sommeil a entraîné des complications. La confirmation de l'affection passe par lapolysomnographie, un examen plus complet qui enregistre l'activité ducerveau pour reconnaître les différents stades du sommeil : «Tous les paramètres respiratoires, cardiaques et taux d'oxygène dans le sang y sont indiqués et aident le spécialiste à confirmer l'existence de la maladie qui cause également des maux de tête, des troubles de mémoire et de dépression.Des troubles graves peuvent aussi apparaître : l'hypertension artérielle, l'accident vasculaire cérébral et les troubles de la fonction cardiaque qui sont caractérisés par des arythmies (battements cardiaques irréguliers). L'apnée du sommeil se manifeste sous trois formes, dont la plus fréquente survient lorsque l'air ne peut pas atteindre les poumons parce que les voies aériennes se sont affaissées. On la dénomme l'apnée obstructive du sommeil (AOS).» Cette forme affecte les hommes et les personnes obèses surtout si elles dorment sur le dos, mentionnent les spécialistes. Concernant le traitement et la prévention apportée à ce dérèglement respiratoire nocturne, les thérapeutes recommandent des changements dans le mode vie pour éliminer les facteurs qui causent ou aggravent le syndrome. Dormir sur le côté, cesser de fumer, éviter l'alcool sont des mesures palliatives positives. Mais le recours à la ventilation spontanée en pression positive continue (PPC) (un masque facial ajusté et relié à une petite machine permet d'administrer un débit d'air constant dans les voies aériennes supérieures pour les maintenir ouvertes), demeure la thérapie la plus efficace. D'autant qu'elle est utilisée dans toutes les formes d'apnée du sommeil. Seul handicap, l'indisponibilité de cet appareillage et son prix exorbitant ailleurs. Ce qui interpelle le secteur de la santé à trouver un consensus avec les assurances sociales pour entrevoir un compromis venant en aide aux apnéiques. Pour l'heure, recourir aux consignes «préventives», c'est-à-dire éviter leronflement en se couchant sur le côté est le seul remède à la portée des personnes atteintes.N. H.
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Posté Le : 01/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nasser Hannachi
Source : www.latribune-online.com