Algérie

L'APN face à ses responsabilités



L'APN face à ses responsabilités
La demande de constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur le phénomène de la corruption est une première initiative du genre, depuis l'éclatement des grands scandales de corruption et de détournement des deniers publics. Chambre d'enregistrement », « simple boîte aux lettres du gouvernement », « institution inutile »' Le Parlement algérien est qualifié de tous les noms, à cause de l'inertie et du manque d'initiative des députés qui l'occupent. Aujourd'hui, le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN), chambre basse du Parlement, a un nouveau rendez-vous avec l'histoire. Il s'agit de la demande de constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur le phénomène de la corruption, initiée par le député Ali Brahimi et parrainée par 24 de ses collègues à l'Assemblée, qui a été déposée mardi sur le bureau de Abdelaziz Ziari. C'est une première initiative du genre, depuis l'éclatement des grands scandales de corruption et de détournement des deniers publics qui choquent toujours l'opinion publique nationale. Le bureau de l'APN a donc une chance inouïe pour se rebiffer et sauver sa crédibilité.Va-t-il la saisir ' Osera-t-il s'attaquer enfin à l'une des sources du mal qui gangrènent le pays ' Rien n'est sûr pour le moment. Et ce pour plusieurs raisons. D'abord, les députés, eux-mêmes, restent dubitatifs devant cette proposition. Ils se montrent, en effet, peu enthousiastes, arguant « qu'une commission d'enquête sur ce phénomène ne bousculerait pas l'ordre établi ». Les députés de l'Alliance présidentielle (majoritaire à l'APN) ' qui n'ont pas adhéré à la démarche ' donnent des arguments qui renseignent d'emblée sur le sort de la demande de Ali Brahimi. Certains d'entre eux évoquent la nécessité d'appliquer les lois votées par le Parlement au lieu d'instituer une commission d'enquête. D'autres versent dans la langue de bois en affirmant que « l'Etat et le président de la République ont tout fait pour s'attaquer au fléau ».Les députés doivent donc prendre leurs vacances tranquillement en laissant les choses sérieuses, telle que la lutte contre la corruption, à l'Exécutif. Ensuite, le bureau de l'APN reste toujours fidèle à ses pratiques. Il refuse l'initiative. Cela s'est vérifié à maintes reprises. Depuis le début de l'actuelle législature, il s'est érigé comme le mur de Berlin devant les propositions louables de certains députés. Sur le phénomène de la corruption, le groupe parlementaire du RCD avait appelé à l'ouverture d'un débat général au Parlement. Sans échos. L'institution que préside Abdelaziz Ziari préfère passer sous silence cette proposition émanant d'un parti d'opposition. Elle a fait de même récemment avec la proposition de loi incriminant le colonialisme français qui a été signé pourtant par 150 députés.Le bureau de l'APN a emboîté le pas au gouvernement en enterrant définitivement le projet. L'initiative du député Ali Brahimi risque ainsi de connaître le même sort. Même si l'auteur de la demande tente de faire un lobbying auprès des présidents des groupes parlementaires des partis siégeant pour appuyer l'initiative.


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