Algérie

L?APN et le contrôle de l?argent public


Saïdani reconnaît les limites des députés A l?issue de la séance de clôture des débats sur la loi de finances 2006 jeudi dernier est consacrée aux réponses des ministres, Amar Saïdani, président de l?Assemblée populaire nationale, a interpellé l?assistance et plus précisément les six représentants du gouvernement, présents à l?hémicycle, afin de répondre aux préoccupations et aux interrogations des élus sur l?article 160 de la Constitution. Conformément à ce texte, le gouvernement doit soumettre annuellement aux membres de la Chambre basse le bilan de l?exécution des dépenses publiques prévues dans le cadre des lois de finances. « Durant ces trois jours de débat, les députés ont exprimé en toute liberté et dans la transparence leurs points de vues et ont exposé en plénière les préoccupations des citoyens. Toutefois, nous avons relevé, avec regret, l?absence des ministres concernés de très près par les questions des députés », dira M. Saïdani qui a indiqué que « les membres de l?APN se sont retrouvés, de ce fait, en train de débattre entre-eux d?un projet très important qui focalise l?attention à chaque session parlementaire d?automne. La loi de finances concerne non seulement le pays, mais toute la population algérienne ». Il rappellera, en outre, que la Constitution énonce expressément dans son article160, en application du contrôle qu?exercent les assemblées élues, que le gouvernement présente chaque année au Parlement un exposé sur l?utilisation des dotations financière. « Je considère insensé et inadmissible le fait de demander aux députés, à la fin de chaque année, d?approuver et d?adopter le bilan des dépenses publiques alors qu?ils ignorent carrément comment cet argent a été dépensé et qu?est-ce qui a été concrètement réalisé dans tous les domaines », dira le président de l?APN. M. Saïdani a également évoqué un autre point qui a été longuement critiqué par les élus du peuple, à savoir le refus des représentants de l?Etat d?ouvrir le débat sur l?article 84-17 qui régit les lois de finances. « Ce texte est dépassé, et selon l?article 123 de la Constitution, les députés ont un droit de regard sur tous les articles de loi. Nous invitons le gouvernement à prendre en considération ces problèmes et à répondre favorablement aux remarques des députés », a expliqué l?orateur. Nouvelles réalisations Par ailleurs, jeudi dernier, à l?ouverture de la séance en plénière consacrée aux réponses des ministres, Amar Tou, premier responsable du secteur de la Santé et de la Réforme hospitalière, était le premier à prendre la parole. Durant son intervention, il n?a répondu, malheureusement, à aucune question des députés, il s?est contenté de donner les grands axes de la politique de son département en assurant les députés que ce programme vise l?amélioration du niveau de vie du citoyen. Amar Tou, contrairement aux autres ministres, a quitté tout de suite après l?hémicycle, ouvrant ainsi la voie à toutes sortes de commentaires. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a tenu à rassurer les députés quant à la réalisation dans les meilleurs délais du grand projet de 1000 km d?autoroute reliant l?Est à l?Ouest. Le délai de réalisation de ce projet est fixé à 40 mois à partir de début 2004, 115 km de cette autoroute sont déjà ouverts à la circulation alors que le lancement de la réalisation de 110 km est imminent. « La réalisation de 800 km de routes nationales et régionales et de 500 maisons cantonnières, la maintenance de 8000 km de routes, la mise à bon niveau de 14 aérogares et de 20 ports sont, en outre, les principaux projets de notre secteur », a-t-il précisé. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a expliqué, de son côté, que le pays comptera d?ici début 2008, 69 barrages d?eau contre 57 existant actuellement et 47 en 2004. Ces réalisations vont porter la capacité des ressources hydriques du pays de 5,5 millions de m3 par an à 7,5 millions de m3. M. Sellal a annoncé, en parallèle, le lancement des travaux de réalisation de cinq nouveaux barrages avant la fin de l?année en cours. Saïd Barkat, ministre de l?Agriculture et du Développement rural, a souligné, pour sa part, que les objectifs des projets agricoles pour 2006, qui constituera la deuxième année d?exécution du programme complémentaire de soutien à la croissance (2005-2009), s?inscrivent dans le prolongement de l?application du Plan national du développement agricole qui a permis la création de 339 454 exploitations agricoles et de 923 000 postes d?emplois. Par ailleurs, Mourad Medelci, ministre des Finances, a tenté, lors de son intervention, de répondre aux multiples questions adressées par les élus. Il dira, en abordant la question relative au référendum du 29 septembre portant sur la charte et la réconciliation nationale, que toutes les dispositions pour l?application de la charte ont été mises en place. Pour ce qui est du phénomène du banditisme qui prend de l?ampleur dans notre pays, l?orateur a considéré ce fléau comme étant un cousin germain du terrorisme et qu?à cet effet, l?Etat centralisera dans les prochaines années ses efforts dans ce domaine en mettant en place tous les moyens de lutte contre ce mal qui ronge la société algérienne. Concernant les ?uvres universitaires, le ministre des Finances a indiqué qu?une enveloppe financière de 40 milliards de dinars a été dégagée par l?Etat pour la prise en charge de ce volet et que 7 milliards de dinars ont été octroyés aux APC pour la prise en charge des établissements scolaires en matière de réfection. Par ailleurs, 526 postes budgétaires ont été dégagés pour l?enseignement de tamazight dont le programme est appliqué dans 11 wilayas. La recherche scientifique a été également évoquée par M. Medelci qui a souligné que durant la période allant de 2000 à 2005 une enveloppe financière de 19 milliard de dinars a été débloquée pour ce secteur. Cependant, aujourd?hui, seule la somme de 1,5 milliard de dinars a été attribuée à ce département car, selon l?orateur, l?Etat est en train de finaliser une loi portant la réorganisation de ce secteur.
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