Etouffée par le discours du pouvoir, qu?amplifie une multitude de relais politico-médiatiques, la voix des démocrates républicains n?arrive pas à se faire entendre. Lancée par un groupe de personnalités de tous horizons, l?initiative de ces derniers jours dite « Pour l?honneur de l?Algérie » n?a trouvé place que dans quelques journaux indépendants. La classe politique, comme les médias publics lourds, l?ont tout naturellement ignorée. Sur la place publique donc, cet appel n?aura aucune chance d?être débattu, relayé ou pris en considération. Il est destiné à subir le sort de nombre d?initiatives antérieures dont le but partagé est de proposer une alternative politique fondée sur d?autres valeurs que l?islamo-conservatisme, le dirigisme étatique, le libéralisme débridé et le régionalisme. Si quelques partis et personnalités du pôle démocratique ont pu, à la faveur de la campagne électorale en cours, dénoncer les dérives du système, cette fenêtre se fermera dès le lendemain du 17 mai, et tout naturellement. Le pays reprendra son « cours normal », c?est-à-dire le confinement de l?expression démocratique et républicaine dans quelques journaux privés et dans des enceintes et cercles fermés. Le discours officiel, relayé par les trois partis de l?alliance présidentielle, retrouvera partout ses droits, spécialement au sein de la future Assemblée nationale. Car celle-ci est programmée pour perpétuer le statu quo, c?est-à-dire accueillir au lendemain du vote la même majorité que celle de la législature précédente : le trio FLN, RND et MSP, dans l?ordre. La « nouveauté » n?apparaîtra que dans la distribution des sièges aux autres sigles qui viendront « colorer » le palais Zighout Youcef, mais sous un statut de minorité, lequel n?aura aucun sens puisque l?Assemblée nationale algérienne, à la différence de celles des pays développés, ne fonctionne pas dans le sens de la promotion des expressions politiques ? et culturelles ? minoritaires et différentes. Excepté la petite parenthèse de l?après-indépendance, historiquement, l?institution n?a pas été destinée à devenir le réceptacle des différents courants politiques et idéologiques algériens, encore moins un lieu de surveillance et de contrôle de l?Exécutif. Le rôle d?appendice du pouvoir lui a suffi, à la grande satisfaction des courtisans qui n?arrêtent pas, régulièrement et avec constance, de frapper à ses portes, attirés par les multiples avantages liés de la fonction de député. N?étant pas dupes, les Algériens se sont, au fil du temps, confectionné une image désastreuse du parlementaire algérien. Il ne serait pas étonnant qu?ils expriment leur rejet d?une APN asservie et inutile par un vote sanction, c?est-à-dire en n?allant pas voter.
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Posté Le : 14/05/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Bahmane
Source : www.elwatan.com