Algérie

L'APN assène le coup de grâce Réformes politiques



L'APN assène le coup de grâce                                    Réformes politiques
15 avril 2011. Après des mois de silence, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, promet, dans un discours à la nation, une série de réformes politiques. Ces annonces, faites dans un contexte où le vent de la révolution soufflait sur le Monde arabe, avaient pour but de calmer la contestation populaire qui aspire à l'ouverture et à l'équité.
Près de huit mois plus tard et après l'installation d'une commission chargée de «consultations», après des Conseils des ministres et plusieurs moutures de textes portant corps de ces réformes, la montagne aurait-elle accouché d'une souris ' Car force est de constater qu'hormis l'effet d'annonce, aucune disposition n'a «révolutionné» la vie publique et politique. Ces nouveaux textes ont trait aux lois organiques concernant les médias avec, entre autres, l'ouverture de l'audiovisuel, les partis politiques, la promotion de la femme dans la vie politique ainsi que la réforme de la loi électorale. Et entre leur conception et leur adoption finale, ces mesures ont été, au fil du processus, vidées de leur «substance réformatrice». Et encore ! Les textes des projets de loi initiaux, avant amendement, ne contenaient que peu de dispositions portant réellement réformes, voire pas du tout.
En ce qui concerne le code de l'information, par exemple, les professionnels et autres experts n'ont eu de cesse de crier à l'imposture. La dépénalisation des délits de presse n'y est que minime, voire inexistante, et ne concerne que quelques faits. D'autant plus que le code pénal est toujours en vigueur et condamne, très sévèrement parfois, les gens de la presse. De même pour l'ouverture de l'audiovisuel à l'initiative privée qui tarde à prendre forme. Une autorité de régulation doit aussi être créée, mais qui serait sous le contrôle du ministère de tutelle. L'autre projet de texte qui illustre les atermoiements du gouvernement est la loi organique concernant les partis politiques. Ce texte, du ressort du ministère de l'Intérieur, n'apporte, en définitive, que quelques vagues changements aux conditions de création d'un parti politique. Pourtant, durant près d'une décennie, plusieurs demandes d'agrément de nouvelles formations politiques se sont heurtées au même mur : la promulgation de la nouvelle loi. Pour ensuite affirmer que les partis en attente d'agrément se verront autorisés à activer sur la base de l'actuelle loi. Puis, énième revirement, le ministre de l'Intérieur décrète que les aspirants devront attendre le nouveau texte sur les partis.
«Beaucoup de bruit pour rien» '
Pourtant, en dépit de l'importance des autres projets de lois, la réforme qui aura le plus divisé la classe politique et fait couler le plus d'encre est la «promotion de la femme dans la vie politique». Et les ministres, députés et sénateurs se sont heurtés, parfois avec violence, à un quota. Celui de 33%, qui représente la proportion de femmes à devoir figurer dans les assemblées élues et sur les listes des partis. Trop élevé ou pas assez, ce quota fera dire à de nombreuses personnalités que les concepteurs des textes, mais aussi et surtout la commission des affaires juridiques de l'APN, sont allés à l'encontre de «l'esprit de ces réformes telles que souhaitées par le Président».
D'ailleurs, les réformes en général ont suscité remous et polémiques au sein de la classe politique nationale. Les ministres et députés estampillés FLN et RND n'ont pas hésité à se renvoyer la balle quant aux dévoiements et atteintes aux réformes. «Beaucoup de bruit pour rien» puisque, au final, ces députés ont avalisé ces mêmes textes tant décriés. Alors, que reste-t-il des réformes ' Pas grand-chose, si ce n'est une illusion de vie politique active'


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