Algérie

L'APC d'Oran veut assainir le paysage de la publicité urbaine: Une soixantaine de panneaux publicitaires illicites éradiqués



? A en juger d'après les actions anti-illicite, on peut affirmer sans risque de se tromper que la volonté d'assainir le paysage de la publicité urbaine ne manque pas à l'APC d'Oran. Pour autant, le défi est loin d'être gagné tant beaucoup reste à faire : l'informel occupe toujours une bonne place et le chiffre d'affaires réalisé est loin du budget prévisionnel et encore davantage du marché potentiel.Bilan d'une récente intervention étalée sur près de deux mois : une soixantaine de panneaux démantelés. Si l'on en croit les chiffres communiqués par le vice-président de la commission chargée du dossier relatif à la publicité urbaine lors de la réunion du bureau exécutif, une centaine de panneaux non autorisés subsistent sur la place d'Oran. Le déploiement d'un dispositif communal avec la force d'appui des divisions (la DHA, la DVC et la DTNM, notamment) faisait suite à la requête du président de la commission qui avait justifié les résultats mitigés du processus par la disproportion du dispositif matériel mobilisé. «Avec le matériel engagé, on met toute une journée pour déraciner et évacuer un panneau ou deux, maximum.
Il va falloir mettre en place une bonne force et déclencher une attaque non stop suivant un plan d'intervention. De la sorte, on assainira le paysage à 100% au bout de 15 jour, tout au plus», avait-il suggéré. Manque de volonté et d'entrain au niveau des SU, inexécution d'ordres du cabinet, manque de coordination commission-divisions-SU ' Au fond, à y regarder de plus près, il y avait un peu de tout cela à la fois.
Assainissement par à-coups
Provoquer en un clin d'?il, pour la circonstance du 5 Juillet, un défilé bien fourni en engins motorisés, ayant sa tête à Place d'Armes et sa queue au rond-point Zabana, pour les besoins de la commémoration et de la réjouissance publique, et être incapable en revanche à rassembler l'équivalent de 1/100ème à l'effet d'une petite opération épiderme anti-illicite, cela n'honore en rien la ville d'Oran. D'où la réplique virulente de Boukhatem, qui avait signifié un ultimatum de 15 jours pour clore ce dossier. Outre l'anarchie que génère en plein c?ur de la cité cette publicité urbaine tous azimuts, la moins-value financière qu'elle induit est fâcheuse pour la collectivité. En tout cas, ce n'est pas avec cette attitude à la milite de la tolérance -voire la complaisance- vis-à-vis des annonceurs clandestins que la municipalité va espérer convaincre les annonceurs «disciplinés» à revoir à la hausse leur niveau de soumission et améliorer ainsi les recettes de ce chapitre, qui ne dépassent guère le montant de 3 milliards, le tiers du prévisionnel porté sur le BP 2018. Inévitablement, le dossier sous l'intitulé générique «Pub» a fait incursion dans la récente plénière APC. Ne figurant pourtant pas au menu, ce dossier s'est infiltré dans l'audience, allant jusqu'à supplanter des points inscrits à l'ordre du jour qu'il a fini réduit au lot des «divers». Quoi de plus normal que d'intercaler un chapitre qui vaut pas moins de 20 milliards de recettes dans une session 100% financière.
Le passage de la délibération concernant la taxe sur les enseignes lumineuses à caractère professionnel à celle relative à la taxe liée aux actes d'urbanisme et les autorisations y afférentes (permis de clôturer, permis de démolir, permis de terrassement, autorisation de voirie…) a servi d'entracte pour faire le point sur le dossier Pub. Boukhatem commence par le côté cour du paysage : les vieux panneaux sauvages qui subsistent envers et contre tous et ceux de très fraîche date.
«Qu'attendez-vous pour déplanter les panneaux non autorisés ' Non seulement vous restez inertes devant les anciens panneaux mais vous ne réagissez pas non plus aux cas nouveaux. Eux, ils sont futés et agiles.
Petite cueillette de 3 milliards d'une ressource qui en vaut 20
Ils vous prennent de court. L'acte se fait en deux temps. La nuit, ils mettent en place les supports en béton. La nuit d'après, ils fixent le panneau par des boulons. Il n'en faut pas plus pour vous mettre devant le fait accompli. A ce rythme-là, je crains que nos statues, stèles et monuments soient totalement éclipsés un jour par les écrans publicitaires à l'emporte-pièce», s'est insurgé le P/APC devant les directeurs et les délégués des secteurs urbains. Le directeur de la réglementation générale (DRG), Bettaieb Mustapha, a donné un point de situation précis. Il a fait savoir que la commune a intenté cinq actions en justice pour affichage publicitaire en violation à la réglementation en vigueur (installation de panneaux publicitaires sans autorisation) et a obtenu autant de décisions judiciaires définitives en sa faveur, en vertu desquelles les annonceurs mis en cause devaient enlever sans délai leur matériel, avec le versement de dommages et intérêts à la trésorerie communale. Il a indiqué que dans le cadre de l'assainissement du créneau, deux séances de travail avaient été tenues avec la cellule technique rattachée au cabinet du maire ainsi que les directeurs et les délégués des différentes délégations communales, qui ont été destinataires dans l'intervalle de la liste exhaustive des points autorisés pour l'affichage publicitaire, suivies de sorties sur le terrain à travers les secteurs urbains. Avec comme objectif évident, avait-il souligné, de recenser les panneaux non autorisés en vue de leur démantèlement.
Marché pub local : «sous-exploité» selon les uns, «surestimé» selon d'autres
Cependant, selon le DRG, «les prévisions budgétaires au titre de ce chapitre avaient été surestimées». Pour lui, «le pragmatisme voulait qu'on passe d'abord par une étude du marché local et qu'on fasse ensuite des calculs sur la base d'éléments tangibles». En attendant de savoir le montant réel précis perçu au titre des panneaux publicitaires, il importe de rappeler que le BP 2018 de la commune d'Oran table sur 9,7 milliards, soit près de 9% milliards du chiffre global des recettes estimé à 87 milliards. La procédure de mise en concurrence entreprise fin 2017 s'était soldée par 13 adjudicataires et non des moindres sur le marché publicitaire national, dont l'Anep. Il faut noter par ailleurs que le cahier des charges fixant les droits et les obligations liés à la mise en adjudication des points d'emplacement destinés à l'affichage publicitaire, élaboré par le biais de la DRG, était à la hauteur des effets d'annonce qui émanaient du cabinet du maire. Passer du mode «aucune règle» où on implantait des panneaux à tout-va et à tout hasard au circuit professionnel où les règles du jeu, le contrat de service et la charte d'étique, sont fixés préalablement, c'était en soi un grand pas. C'était surtout -ou du moins censé l'être- un acte économique porteur et prometteur, une sacrée affaire au profit de la trésorerie communale qui se voyait ainsi branchée à une grosse machine à sous.


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