La question palestinienne ne cesse d'encombrer les ordres du jour, même si elle en est discrètement et même maladroitement occultée. Mais les faits reviennent et de la manière la plus brutale, mais aussi la plus inattendue. Comme ce rapprochement du régime israélien avec l'apartheid. Il n'est pas le fait d'un pays arabe ou d'un groupe au sein de l'ONU, mais d'une organisation israélienne. C'est en faisant un état des tracasseries et autres privations imposées aux Palestiniens qu'elle est arrivée à ce constat. Autant dire que bien qu'il soit accablant, celui-ci reste incomplet en ce sens qu'il traite des effets de l'occupation et non pas de cette dernière. Comme viennent de le faire les eurodéputés, mécontents de la situation imposée aux Palestiniens de Ghaza. Très peu et trop tard dira-t-on, car cette réaction n'apporte absolument rien de nouveau, parce que ces parlementaires avaient déjà été interpellés afin d'user de leurs prérogatives pour amener Israël à cesser ses pratiques dans l'ensemble des territoires palestiniens et pas uniquement dans la bande de Ghaza. Il leur était demandé de suspendre l'accord d'association liant Israël à l'Union européenne. C'était, semble-t-il, trop leur demander, eux qui se montraient pointilleux en matière des droits de l'homme. Le vote de jeudi dernier reste strictement symbolique puisqu'il s'agit d'un report et rien de plus.Et très normalement, le rapport de l'ONG israélienne devrait interpeller la conscience internationale qui se plaît à traiter les Palestiniens en bons et mauvais, alors qu'ils vivent une même situation. Bien entendu, le critère étant la résistance armée, laissant croire que les autres ont choisi la soumission, acceptant l'occupation israélienne qui n'aurait pu durer aussi longtemps si elle ne bénéficiait pas d'une complicité internationale. Et celle-ci tend à perdurer en empruntant cette fois les voies les plus sournoises et les plus dangereuses. Une nouvelle légalité a même été inventée pour la circonstance, puisque, à entendre ses auteurs, Israël se défend contre les attaques palestiniennes et on a même vu le président des Etats-Unis déclarer qu'Israël avait le droit à la légitime défense. Et en la matière, les Palestiniens n'ont rien inventé en revendiquant le droit de recourir à tous les moyens, y compris donc la force pour recouvrer leurs droits nationaux ou encore ' et là même l'ONU s'est laissée aller à de telles considérations ' traiter la question palestinienne sous le seul volet humanitaire, celui-ci n'en était qu'une conséquence. L'arme alimentaire est bel et bien utilisée par Israël pour soumettre les Palestiniens. C'est Jean Ziegler, mandaté par l'ONU, qui est l'auteur de ce constat. Mais tout renvoie à l'occupation israélienne, ce que le monde évite de traiter de manière sérieuse, laissant cela au bon vouloir des Israéliens qui déterminent la nature des discussions avec les Palestiniens, malgré la pertinence des résolutions de l'ONU. Et dire que même cette dernière a accepté de jouer ce jeu de blocage en s'associant au Quartette, ce forum qui s'était engagé auprès des Palestiniens et de l'opinion internationale pour la création d'un Etat palestinien en... 2005. On ne règle pas une telle question avec un sac de farine.
Posté Le : 07/12/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com