Algérie

L’ANR sur la liste des disqualifiés des législatives



Quelles conséquences sur les «démocrates» A deux mois des élections législatives, la visibilité, s’agissant des formations qui y participeront, est loin d’être totale. Bien au contraire, il y a un certain flou dont la cause principale est liée à la problématique des congrès non tenus à terme. Le ministre de l’Intérieur, rap-pelant dernièrement cette loi qui est une disposition de la loi électorale, a clairement signifié que les formations qui ne se seront pas conformées à cette obligation seront disqualifiées de facto. Deux formations ont déjà fait les frais de cette disposition réglementaire. C’est le cas de Abdallah Djaballah qui ne peut conduire des listes sous la bannière du MRN, passé sous la coupe du groupe de Djahid Younsi et Mohamed Boulahia. Mais le gros morceau reste la formation de Hocine Aït Ahmed qui a déclaré forfait avant-hier, dès lors qu’elle ne peut pas être au rendez-vous le 17 mai prochain. Evidemment, son premier secrétaire, faisant totalement l’impasse sur cette loi et donc sur le congrès, a expliqué à la presse l’option du boycott par des motifs d’ordre politique qui cachent néanmoins mal la crise sans précédent que vit le parti de Hocine Aït Ahmed. Mais la liste des victimes risque d’être encore plus longue. Et pour cause, nous avons appris, hier, que l’Alliance nationale républicaine (ANR) de Réda Malek n’est également pas à jour, son dernier congrès tenu à l’hôtel du Rocher de Boumerdes remontant à 1998. Du coup, ce parti n’a plus la possibilité de présenter des listes de candidature. A moins de devoir tenir au pied levé un congrès, chose qui relève de l’impossible, du fait que cette formation qualifiée «d’association de retraités du système» est en phase d’extinction avancée. Mais au-delà de l’ANR, c’est les perspectives des alliances devant se faire avec elle qui sont du coup plombées pour de vrai. Amara Benyounès, dont le parti n’a pas l’agrément du ministère de l’Intérieur, avait déclaré au cours de la réunion de ses cadres au siège de l’UGTA qu’il présentera ses candidats sous la bannière de l’ANR. Des réunions entre Benyounès et Réda Malek auraient eu lieu pour discuter des modalités pratiques de ce parrainage. Mais si l’information, selon laquelle la formation de Malek n’est pas qualifiée, est fondée, c’est tout l’attelage qui va tomber. Et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, le parti de Saïd Sadi risque d’être le grand bénéficiaire de cette situation où les militants du FFS, de l’UDR et de l’ANR n’auront d’autres alternatives que de donner leurs voix au RCD. D’une certaine façon, la «convergence démocratique», qui n’a pu être matérialisée, à cause d’un problème de leadership, se fera un peu par accident. Reste qu’une question se pose avec acuité, celle de savoir pourquoi le ministère de l’Intérieur a attendu que le processus électoral soit enclenché pour rappeler au bon souvenir des partis cette loi les obligeant à tenir leurs congrès. Il est vrai que les partis ne sont pas censés ignorer la loi. Mais est–ce qu’il n’y a pas une volonté politique de sceller déjà en amont le processus électoral, à travers une décantation qui, il est vrai, relève de la loi, mais n’en soulève pas moins des interrogations quant aux desseins qui la sous-tendent?




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