Algérie

L'ANP hausse le ton



Le Commandement de l'Armée nationale populaire a annoncé, dans l'éditorial de la revue El Djeich, être prêt à faire face «aux menaces sécuritaires régionales» et à jouer pleinement «son rôle pivot» pour contrer «ces plans hostiles». L'ANP appelle également les Algériens à «se tenir prêts».Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le numéro 689 de la revue mensuelle El Djeich dresse un constat de la situation sécuritaire en Afrique du Nord.
Pour l'Armée nationale populaire, le contexte actuel est marqué par une nette détérioration de la sécurité dans le proche voisinage de l'Algérie. C'est ce qui ressort de la lecture de l'éditorial de cette revue qui a été publié hier, lundi 7 décembre. «La détérioration de la situation régionale le long de notre bande frontalière et la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps, ces menaces, même indirectes, nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face. Bien plus, nous y sommes contraints parce que notre pays a des obligations régionales imposées par son rôle pivot, outre ses positions de principe immuables de soutien à toutes les causes justes», écrit l'éditorialiste de cette publication dont le superviseur général n'est autre que le chef d'état-major de l'armée, le général Saïd Chanegriha.
L'ANP se tient donc prête à contrer ces menaces dont certaines concernent «indirectement» l'Algérie. Cette précision est importante puisqu'elle permet d'identifier «l'ennemi» auquel fait référence l'édito. Il s'agit vraisemblablement du Maroc qui a provoqué le déclenchement de la seconde guerre au Sahara Occidental en agressant, le 13 novembre, des militants pacifistes sahraouis dans la région de Guerguerat. Cet acte avait conduit le Front Polisario à annoncer la fin de l'accord de cessez-le-feu signé en 1990. Depuis, l'armée sahraouie a engagé des opérations de pilonnage des positions marocaines situées sur le mur qui sépare en deux le territoire du Sahara Occidental.
Ce passage de l'éditorial d'El Djeich sonne comme un avertissement à destination de Rabat qui pourrait avoir l'intention d'impliquer l'Algérie dans ce conflit.
Ce message est dans la continuité de celui délivré le samedi 14 novembre dans une émission réalisée par le ministère de la Défense nationale et diffusée en primetime par la télévision publique. Le MDN avait alors introduit pour la première fois dans son lexique la notion de «frontières sécuritaires». «La défense nationale est une notion qui est en constante mutation. Elle est influencée par son environnement géopolitique, dans toutes ses dimensions. Notre sécurité nationale ne se limite pas à nos frontières géographiques mais elle est liée à nos frontières sécuritaires.
Cela nécessite de prendre en considération tous types de menaces et de les neutraliser à la source et où qu'elles soient», avait alors précisé le commentateur de cette émission. C'est dans cette même émission que l'ANP avait présenté les premières images d'un tir de missile balistique Iskander E et ce, en plus du passage dans lequel le général Saïd Chanegriha appelait les troupes à défendre les «frontières avec honneur contre les terroristes, les contrebandiers et même contre une armée ennemie régulière».
Dans la conception du commandement de l'armée, c'est toute la société algérienne qui est tenue de contrer «ces menaces». «Le combat contre ces plans hostiles visant notre pays implique la nécessité, pour notre peuple, d'être conscient des desseins inavoués que cherchent à concrétiser ces parties ennemies et, par voie de conséquence, sa mobilisation autour de sa direction pour les déjouer.
Ainsi, il sera possible au peuple de leur faire échec comme il a réussi à le faire toutes les fois que ces cercles et officines avaient tenté de porter atteinte à notre pays», écrit également l'éditorialiste d'El Djeïch. Bien sûr, la situation sécuritaire est très inquiétante aux frontières ouest, mais elle est tout aussi dangereuse à l'est, en Libye, ou encore au Sud avec le renforcement des capacités des groupes terroristes dans les pays du Sahel.
T. H.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)